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Le bureaucratique (et laborieux) sauvetage du train Perpignan- Rungis

Le train Perpignan-Rungis qui devait être supprimé, va être maintenu. D’où vient cette bonne nouvelle ?

D’abord il faut rappeler que cette ligne de chemin de fer historique est essentielle pour les maraîchers du sud de la France.

C’est un train spécial qui n’est constitué que de wagons frigorifiques et qui dessert directement le marché de Rungis pour les fruits et légumes.

Ce train qui est peu connu et qui roule tous les jours transporte donc plus de 400.000 tonnes de fruits et légumes par an. La SNCF voulait arrêter cette ligne car les wagons sont trop usagés et que leur coût de remplacement est estimé à plus de 20 millions d’euros.

Le problème c’est que la seule alternative, c’était de faire rouler chaque nuit 20 à 22 camions frigorifiques plus polluants qu’un train électrique.

Il a fallu que beaucoup de monde se mette au tour de la table afin de trouver une solution à l’initiative du ministère des transports. La SNCF, les clients, les marchés de Rungis et Perpignan, les deux régions concernées, les départements et l’agence de l’environnement.

C’est ce qu’on appelle la bureaucratie française : mais les maraichers pourront toujours vendre leurs fruits et légumes à Rungis. Mais c’est une solution durable qui a été trouvée ? Même pas. Tout ce beau monde a réussi à se mettre d’accord sur le fait que ce train ne s’arrêterait pas le 30 juin comme le voulait la SNCF.

Maintenant que ces mêmes parties prenantes se réunissent à nouveau pour proposer une solution à la fois écologique et économique. Bureaucratie oblige : un groupe de travail va se réunir chaque mois afin de cogiter et de trouver une solution pérenne.

A priori on s’oriente vers ce que l’on appelle un mode de transport multi-modal, c’est-à-dire un train qui emmènerait des
conteneurs frigorifiques. Et ensuite à l’horizon 2022, l’idée serait que des camions frigorifiques puissent embarquer sur un train, ce qui serait le plus économique.

On pourrait rire ou pleurer de cet exemple de bureaucratie française qui aurait pu gêner toute la filière maraichère du sud de la France. Mais à quoi bon détenir la SNCF à 100 % si l’État ne peut même pas lui imposer de commander des wagons frigorifiques. C’est son métier.

On mesure là le double discours de nos dirigeants qui parlent des territoires toute la journée, mais sont incapables d’en gérer les problèmes.

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