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La face cachée du prélèvement à la source

Il existe une face cachée à la réforme du prélèvement à la source. Pour la comprendre, il faut remonter à l’époque de la campagne présidentielle de 2012. Vous vous en souvenez sans doute – ou pas – les socialistes voulaient à l’époque faire une "révolution fiscale". Pour ce faire, ils avaient emprunté l’idée de l’économiste […]

Il existe une face cachée à la réforme du prélèvement à la source. Pour la comprendre, il faut remonter à l’époque de la campagne présidentielle de 2012. Vous vous en souvenez sans doute – ou pas – les socialistes voulaient à l’époque faire une "révolution fiscale". Pour ce faire, ils avaient emprunté l’idée de l’économiste Thomas Piketty qui était la suivante : l’impôt sur le revenu est truffé d’abattements et d’exonérations, de telle sorte qu’il devient dégressif. En clair, ce n’était pas le principe "plus on est riche plus on paie". Liliane Bettencourt par exemple, de son vivant, était l’une des plus grandes fortunes françaises mais avait un taux moyen d’imposition de 20 % seulement alors qu’un cadre peut aller jusqu’à 30, 40 % ! L’idée était ainsi de rebâtir un grand impôt citoyen notamment en fusionnant l’impôt sur le revenu et la cotisation sociale généralisée. Du même coup, comme on s’adossait à la CSG, l’idée c’était de faire un prélèvement à la source. Et à l’époque, une personne était très opposée à cet effet redistributif : c’était Emmanuel Macron.

En somme, le chef de l’état reprend à son compte l’idée du PS alors qu’il était farouchement contre. Mais c’est encore plus rusé que cela. Après tout, on pourrait se dire que le mode de prélèvement importe peu, que ce soit le service des impôts ou l’employeur qui le fasse, ça revient au même, c’est neutre ! Or non, ça ne l’est pas. L’impôt sur le revenu est très compliqué, et si on l’adosse à un système qui est proche de la CSG, on va obligatoirement, mécaniquement, implacablement, vers une simplification de de l’impôt. Et cette simplification, c’est la remise en cause de sa progressivité ! On risque d’assister du même coup à une contre-révolution fiscale.

On reviendrait à un principe fiscal absolument détestable où l’on ne fait pas payer les riches mais les pauvres qui sont beaucoup plus nombreux.

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