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Aude : le report de la visite de Stéphane Travert mal vécu par les agriculteurs locaux

Par Mathieu D'Hondt

L'annulation de la visite de Stéphane Travert, prévue aujourd'hui dans l'Aude, n'a pas été du goût des agriculteurs du canton de la Piège et du Razès. Reportage.

Aude : le report de la visite de Stéphane Travert mal vécu par les agriculteurs locaux

Alors qu'il avait promis de s'y rendre afin de constater les difficultés rencontrées sur place, Stéphane Travert a finalement annulé sa visite dans l'Aude, prévue ce vendredi. Le ministre y était pourtant attendu de pied ferme et notamment dans les cantons de la Piège et du Razès, où les habitants et agriculteurs craignent l'exclusion des communes locales de la fameuse carte des zones agricoles défavorisées. Reportage à Cazalrenoux.

"Pourquoi s'acharne-t-on sur nous ?"

C'est par téléphone que le maire de Cazalrenoux, Brice Asensio, a appris la nouvelle. Stéphane Travert ne viendra pas dans les hauts cantons et cette nouvelle volte face est assez mal perçue car la perspective de voir les 26 villages du coin sortir de la liste des zones défavorisées inquiète la population locale. Une telle éventualité serait synonyme de condamnation pour ces territoires isolés, selon le premier édile. "Quand on parle de l'ICHN (Indemnité compensatoire de handicap naturel ndlr), on attaque presque les gens sur la dureté de leur travail. On ne reconnaît plus le fait que travailler les terres agricoles dans la Piège et le Razès est compliqué. Donc, ce mépris commence à peser lourdement sur l'état d'esprit des gens", nous confie le maire de ce petit village d'à peine 90 habitants.

Il faut dire que partout dans la région, les sols caillouteux et le relief accidenté ne facilitent pas les conditions de travail des agriculteurs, comme nous l'explique Frédérique Bromet, éleveuse dans la région. "Je ne peux pas crapahuter en quad sur les collines pour aller chercher mes vaches", rappelle cette agricultrice chevronnée qui s'occupe de la ferme familiale avec son mari et ses deux enfants. Son exploitation, transmise depuis trois générations, est criblée de dette et les aides européennes sont à l'heure actuelle leurs seules sources de revenus. "On ne sait pas comment on est perçus de l'extérieur mais nous, on a l'impression d'être abandonnés", déplore-t-elle avec dépit. "Il y a ce sentiment de colère qui gronde. Que se passe-t-il, pourquoi nous ? Pourquoi s'acharne-t-on sur nous", peste-t-elle encore. 

Ce report de la visite du ministre ne fait donc que s'ajouter à la colère déjà grande des paysans locaux, mais pas question pour autant de baisser les bras. Ainsi, un certain nombre d'actions pourraient voir le jour dans les semaines qui viennent, notamment durant le passage du Tour de France le mois prochain. Affaire à suivre.

Un reportage de Christine Bouillot 

 

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