À l'occasion de la sortie de son nouvel ouvrage intitulé "Le bûcher des sexes" (Albin Michel), Brigitte Lahaie a accepté de revenir sur la genèse de ce projet, né dans la foulée des polémiques engendrées par le lancement du hashtag #BalanceTonPorc, lui-même précédé d'une vague de libération de la parole des femmes, suite au scandale Harvey Weinstein à Hollywood.
"Je me suis dit que j'allais mettre les choses au point et donner ma vérité"
"Non, les hommes ne sont pas tous des porcs, non les femmes ne sont pas toutes pures". Tel est le postulat depuis lequel Brigite Lahaie - que nos auditeurs peuvent retrouver tous les jours entre 14h et 16h - est partie pour aboutir à la rédaction de ce livre, comme elle l'a expliqué ce jeudi à Patrick Roger. "J'avais envie à cette époque là de remettre du juste milieu, et puis, en fait, je ne l'ai pas fait tout de suite. J'ai signé la tribune et après, il y a eu tout ce qui m'est tombé dessus et à partir de ce moment-là, je me suis dit que j'allais mettre les choses au point et donner ma vérité de ce que je pense être les rapports hommes-femmes", a-t-elle d'abord indiqué, faisant référence au tollé suscité par ses propos sur le viol, lors d'un débat avec Caroline de Haas, le 10 janvier dernier.
"Je n'ai pas du tout été comprise, ce n'est pas une impression, c'est une réalité. D'ailleurs, je pense que si quelqu'un d'autre que moi l'avait dit, une sexothérapeute par exemple, je pense que ça n'aurait pas fait cette polémique", a-t-elle poursuivi. "Après cette phrase - 'on peut jouir lors d'un viol' - j'ai eu des lettres de femmes qui m'ont dit : 'à vous, je peux enfin le dire ! Rien que pour ça, je ne regrette pas de l'avoir dit", a-t-elle par ailleurs affirmé.
Et l'intéressé de réaffirmer que sa phrase polémique n'était en aucun cas une quelconque justification du viol. "Je travaille avec des personnes qui ont subi des abus sexuels, depuis très longtemps, et, avec Sud Radio, on est certainement le média qui en parle le plus. C'était injuste mais en même temps je le comprends. Quand j'ai dit ça à l'époque, c'était par rapport à une conversation que j'avais avec Caroline de Haas qui était en train de me dire que lorsqu'on subit un viol, on est définitivement détruite. Moi je voulais juste dire que le corps est capable du pire et du meilleur, que l'on peut avoir du plaisir avec quelqu'un pour qui on n'éprouve aucun sentiment et que l'on peut ne pas en avoir avec un homme que l'on aime. La sexualité, ce n'est pas tout noir ou tout blanc, c'est compliqué !", a-t-elle ainsi expliqué, avant de fait part de sa crainte de voir la société française évoluer vers le puritanisme.
"Je crois que malheureusement le courant va être difficile à inverser. Il y a toujours des mouvements de balancier au niveau des mœurs et là, on va vraiment vers quelque chose de puritain" a-t-elle ainsi déploré.