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L'acteur Claude Rich s'est éteint à l'âge de 88 ans

Par Mathieu D'Hondt

Le comédien Claude Rich est décédé jeudi soir à l'âge de 88 ans, a annoncé ce vendredi sa famille.

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Son sourire malicieux et sa voix si particulière en avaient fait l'un des acteurs français les plus connus mais aussi les plus appréciés du public. Le comédien Claud Rich s'en est allé jeudi soir en région parisienne, succombant à une longue maladie. Celui qui incarnait l'élégance d'une époque révolue a tiré sa révérence à l'âge de 88 ans et c'est tout le cinéma français qui est en deuil.

Des planches au septième art

Né à Strasbourg (Bas-Rhin) le 8 février 1929, Claude Rich, qui se découvre une passion pour le théâtre en pension durant la Seconde guerre mondiale, travaille d'abord comme employé de banque puis entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris au début des années 50. C'est là, au cœur de ce prestigieux établissement qu'il côtoie ceux qui deviendront ses amis, Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer ou encore Jean-Rochefort. Il en sort diplômé en 1953 et , après s'être fait les armes sur les planches, débute au cinéma en 1955 en obtenant un rôle dans le film "Les Grandes Manœuvres" de René Clair. Sa carrière est lancée. Multipliant les seconds rôles, il va progressivement s'imposer dans le paysage cinématographique français avec notamment deux prestations qui le lancent définitivement dans le grand bain. D'abord son interprétation du petit-ami de Patricia dans le cultissime "Les tontons flingueurs" aux côtés des monstres sacrés que sont Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier et Jean-Lefebvre, puis en donnant la réplique à l'inénarrable Louis de Funès dans la comédie Oscar, immense succès commercial en 1967.

C'est toutefois en 1968 qu'il décroche ce qui sera probablement le plus grand rôle de sa carrière dans le film de science-fiction "Je t'aime, je t'aime" d'Alain Resnais, long-métrage dans lequel il incarne le personnage de Claude Ridder qui entreprend un voyage à travers le temps, à la suite d'une tentative avortée de suicide. D'abord boudé par la critique et le public, ce film sera, bien des années après, réévalué à sa juste valeur et loué pour son audace et la qualité du jeu de son acteur principal. Privilégiant sa première passion, le théâtre , dans la décennie qui va suivre, il obtient le prix du Syndicat de la Critique en 1971 pour Hadrien VII de Peter Luke, puis effectue un passage remarquable et remarqué à la Comédie française en 1976 et 1977 avec le rôle-titre de "Lorenzaccio" d'Alfred de Musset, pièce mise en scène par le scénariste italien Franco Zeffirelli. Malgré ce retour aux planches, il continue d'apparaître sur les écrans et se retrouve notamment à l'affiche des longs-métrages "Adieu poulet" (1975), "Le Crabe-tambour" (1977) ou encore "La guerre des polices" (1979).

Visage familier du cinéma français

Plutôt discret dans les années 1980, il effectue un retour en fanfare au cinéma en 1992 en interprétant à la perfection le rôle de Talleyrand dans le drame historique "Le souper" d'Édouard Molinaro, l'adaptation cinématographique de la pièce éponyme de Jean-Claude Brisville dans laquelle Claude Rich jouait déjà. Unanimement saluée, sa prestation est récompensée par le César du meilleur acteur en 1993, prix qui vient couronner, outre la qualité de son interprétation, l'ensemble de son œuvre. L'académie lui décernera par ailleurs un César d'honneur en 2002, en hommage à sa prolifique carrière.

Sans jamais véritablement devenir l'une des têtes d'affiche du cinéma français, il se consolera en devenant petit à petit l'un de ses visages familiers les plus plébiscités par le public et par ses pairs, ce qui se traduit par de multiples nominations pour le César du meilleur second rôle, notamment pour le film historique "La fille de d'Artagnan" (1994), mais aussi la comédie à succès "La bûche" (1999). En 2002, il participe également au très populaire film d'Alain Chabat "Astérix : mission Cléopâtre", énorme carton au box-office dans lequel il incarne le célèbre druide gaulois Panoramix.

Après plusieurs crochets par le petit écran, il va beaucoup tourner au cinéma dans les années 2000 et 2010 et ses prestations dans le film "Aide-toi, le ciel t'aidera" et "Cherchez Hortense", où il partage l'affiche avec Jean-Pierre Bacri, lui vaudront 2 nouvelles nominations pour le César du meilleur second rôle en 2009 et 2013. Au total, il aura joué dans une cinquantaine de pièces et près de 80 films. Marié à la comédienne Catherine Rich (née Renaudin), il avait deux filles, Delphine et Nathalie.

Son décès laissera un grand vide dans le monde du théâtre et du septième art. 

 

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