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Georges Fenech: "on nous demandait de ne pas nous occuper de l'islamisme"

Le gouvernement Fillon a refusé de prendre au sérieux les remontées du terrain sur la radicalisation islamiste, d'après l'ancien député UMP et ancien magistrat. Invité politique du grand matin Sud Radio à Lyon, Georges Fenech s'appuie pour l'affirmer sur son expérience à la tête de la mission de lutte contre les dérives sectaires entre 2008 et 2012. Il a aussi évoqué l'incarcération d'Alexandre Benalla, ainsi que sa nouvelle passion: le développement de l'intelligence artificielle.

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François Fillon, passif face à la montée du radicalisme islamiste

Président de la Midilud (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) à l'époque du quinquennat Sarkozy, Georges Fenech dit avoir alerté en vain, au sujet de la radicalisation islamiste.

"À côté des dérives sectaires classiques, je voyais monter le problème de l'islamisme radical, à travers le nombre de signalements que nous recevions. Beaucoup de familles nous alertaient sur la déscolarisation de leur enfant, sur le fait que leur fille se mettait tout à coup à porter le voile, refusait de serrer les mains des hommes... J'avais fait remonter ces signalements au Premier-ministre, malheureusement nous n'avions pas de lettre de mission pour nous occuper de ces sujets là. On nous demandait de ne pas nous en occuper. Je pense qu'on n'a pas su appréhender avec lucidité, et frontalement cette question qui montait en puissance. On a perdu beaucoup trop de temps. Le terreau était là, et il nous a explosé en pleine la figure avec l'affaire Mohammed Merah, puis tout ce qu'on connaît."

Signaler le basculement

Pour l'ancien député LR, le signalement reste un élément déterminant pour prévenir le phénomène.

"Nous formons aujourd'hui les agents territoriaux aux bons réflexes, face aux signaux de radicalisation islamiste. Le signalement est très important. Élu, enseignant, agent territorial... Le signalement, l'alerte est très important. Il y a une plateforme et un numéro dans chaque préfecture, des équipes spécialisées capables de se déplacer dans les familles...  Et ces signalements permettent une inscription sur les fichiers, ce qui permet très en amont, on l'espère, d'éviter, on l'espère, le basculement définitif ans l'islamisme."

Benalla en prison? "Une conséquence logique"

"C'est la conséquence logique de la violation d'un contrôle judiciaire: Alexandre Benalla et Vincent Crase ont violé leur interdiction de se concerter, comme l'a montré l'enregistrement de Médiapart."

800 millions d'emplois détruits par l'intelligence artificielle dans les cinq ans

L'ancien député travaille aujourd'hui dans le domaine de l'intelligence artificielle. Un secteur stratégique, il le souligne:

"Dans les cinq ans qui viennent, il va y avoir 800 millions d'emplois détruits dans le monde avec l'intelligence artificielle. Ceux qui ne passent pas à l'intelligence artificielle n'y survivront pas. Avocats, professions du droit et du chiffre : ceux qui ne s'adapteront pas disparaîtront ! C'est l'homme augmenté, une puissance de travail: la machine classe, trie: c'est formidable une aide à la décision humaine." 

L'intelligence artificielle, qui représente aussi un enjeu de sécurité pour Georges Fenech.

"On ne pourra pas se passer de la reconnaissance faciale pour les JO de 2024. C'est un moyen de protection essentiel. Pourquoi se priver de cette technologie? Il faudra, bien entendu, un bon encadrement juridique!"

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