Jugée pour un quintuple infanticide, après la découverte, à son domicile en mars 2015, de cinq cadavres de nouveaux-nés dont quatre se trouvaient dans un congélateur, Ramona Hernandez a été condamnée ce vendredi à 8 années de prison par la Cour d'assises de la Gironde, à Bordeaux.
"Ramona Hernandez est soulagée"
Un verdict mesuré alors que 12 ans de réclusion criminelle avait été requis à l'encontre de cette femme de 38 ans, qui a témoigné du climat de violence conjugale dans lequel elle vivait, évoquant un mari violent avec lequel elle avait des "rapports non consentis". À la lumière de ces éléments, l'avocat général avait d'ailleurs souligné, dans son requisitoire, que l'accusée, bien qu'ayant commis des actes monstrueux, n'était "pas un monstre", et qu'elle souffrait non pas d'un déni de grossesse mais plutôt d'un déni de maternité. Autant de circonstances atténuantes qui peuvent expliquer ce verdit clément.
Pour son avocat Me Arnaud Dupin, cette peine est avant tout un soulagement pour sa cliente, qui pourra désormais entamer un long processus de reconstruction. "Elle est soulagée parce que la sanction est tombée et c'est une sanction mesurée. On n'a pas encore fait les calculs mais il faudra qu'elle puisse rapidement sortir. elle est conditionnable dans quelques mois. Elle a d'ores et déjà un travail, elle a une famille et elle a bien évidemment besoin d'avancer. Désormais, ce sont les mains tendues qui vont devoir se manifester pour lui donner un vrai départ dans une vie complètement différente", nous a-t-il ainsi confié.
Ayant déjà purgé 3 ans de détention préventive, soit quasiment la moitié de sa peine, Ramona Hernandez pourrait en effet être libérable dans un an.
Propos recueillis par Christophe Bernard