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Procès Merah : "On utilise la notion d’association de malfaiteurs de façon aberrante"

Par Benjamin Jeanjean

Au micro de Sud Radio, Maître Christian Etelin, avocat de Fettah Malki, l’un des deux prévenus du procès qui s’est ouvert ce lundi à Paris, réaffirme l’absence de complicité terroriste entre son client et Mohamed Merah. 

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Aux côtés d’Abdelkader Merah, grand frère de Mohamed Merah, figure depuis ce lundi dans le box des accusés un certain Fettah Malki, accusé d’avoir fourni une arme et un gilet pare-balles au terroriste qui a sévi au printemps 2012. Invité du grand journal de Sud Radio à 18h, Maître Christian Etelin, avocat de Fettah Malki, martèle l’absence de lien terroriste entre son client et Mohamed Merah.

"Fettah Malki n’est pas un truand ni un trafiquant d’armes. Il a un casier judiciaire qui démontre que c’est un petit délinquant qui fait du recel, qui achète et qui revend. C’est un commerçant du quartier des Izards, et c’est dans ce contexte-là que les choses se sont produites. Il lui est reproché d’avoir donné une arme à Mohamed Merah, mais dans un tout autre contexte que celui des activités terroristes de ce dernier. Ça a d’ailleurs été reconnu : il a d’abord été poursuivi pour complicité, puis on s’est rendus compte qu’il n’avait aucune connaissance de ce que Mohamed Merah voulait faire par la suite avec cette arme. Il ne savait pas du tout qu’il était susceptible de se comporter comme un fanatique religieux sombrant dans un terrorisme monstrueux, et il a bénéficié d’un non-lieu dans l’affaire de complicité", assure-t-il.

"Fettah Malki n’est pas religieux et ne s’est jamais intéressé à la religion"

"Mohamed Merah a agi seul, à partir de critères psychologiques et d’influence que ne possède pas Fettah Malki, qui n’est pas religieux et qui ne s’est jamais intéressé à la religion. Il ne fait aucunement partie des gens qui étaient repérés par la DCRI comme l’était Merah", ajoute-t-il avant de déplorer l’interprétation du délit d’association de malfaiteur en ce qui concerne son client.

"On a utilisé la notion d’association de malfaiteur de façon absolument aberrante. On ne pouvait pas faire condamner Fettah Malki pour complicité puisqu’on savait très bien qu’il n’avait aucun lien terroriste avec Mohamed Merah, on a donc considéré qu’à partir du moment où il lui avait donné une arme, même en ignorant ses projets, il tombait dans une association de malfaiteurs. On a qualifié cette association de malfaiteurs de criminelle à partir du moment où M. Molins, procureur de la République, a décidé que dorénavant, dans toute affaire terroriste, il n’y aurait plus d’association de malfaiteurs correctionnelle mais que tout serait désormais criminel", regrette-t-il. 

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