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Merah : les juges ont fait ce qu’ils pouvaient, c’est aux citoyens de prendre la relève

Condamné à la peine maximale pour association de malfaiteurs à visée terroriste mais acquitté du chef d’accusation de complicité d’assassinat, Abdelkader Merah ne s’en tire pas si mal. L’heure est maintenant à la prise de conscience collective.

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Il faut bien comprendre ce qui se joue avec un tel procès. On aurait tous préféré que Mohamed Merah soit dans le box des accusés, et rien, aucune condamnation ne pourra rendre justice à ces familles, à ces enfants massacrés, aux deux petits Arieh et Gabriel, à Myriam tuée d’une balle dans la tête. Mais les juges ont donné la peine maximale pour le chef d’accusation d’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste. C’est trop peu, oui. Il a déjà fait cinq ans, certes. On peut penser qu’il n’y aura pas de réduction de peine, mais tout de même…

N’oublions pas que cette horreur a fait changer la loi. Aujourd’hui, il prendrait pour 30 ans. Après, il reste la complicité d’assassinat et, de fait, il n’y avait pas de preuve absolue. Et le jury de la cour spécialement composée, c’étaient des magistrats, pas des citoyens. Ils ont jugé en droit, et personne ne leur a demandé quelle était leur intime conviction, comme on le fait pour un jury populaire.

La question n’est pas de disserter pendant des heures sur le fait de savoir si on doit se réjouir que les magistrats aient résisté à l’émotion ou si c’est notre grandeur de respecter l’État de droit… La seule question qui vaille, c’est : "Faut-il modifier la loi pour qu’un autre Abdelkader Merah ne s’en sorte pas ?".

Ce procès nous a montré que la République permet qu’on professe sur son sol une idéologie mortifère qui conchie littéralement les lois de la République et qui affirme que seules comptent les lois d’un supposé Dieu. Il nous a montré qu’une famille peut pratiquer un prosélytisme ignoble, se vautrer dans l’antisémitisme et la haine, et que nous sommes impuissants à contrôler et à interdire ça. D’autres mères pourront, comme celle d’Abdelkader et Mohamed Merah, élever leurs enfants dans la haine de ce que nous sommes, d’autres aînés pourront sournoisement endoctriner leurs cadets tant que nous ne ferons pas en sorte que ce genre d’idéologie soit considérée comme une forme de subversion et d’intelligence avec les ennemis de la République.

Les juges ont fait ce qu’ils pouvaient, c’est maintenant aux citoyens et au législateur de faire la suite.

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