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Les habitants de Villeneuve-Saint-Georges face à la montée des eaux

Par Mathieu D'Hondt

Le niveau de la Seine continue de monter, faisant craindre de fortes inondations à Paris mais aussi en Île-de-France. Reportage à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où les eaux menacent déjà certaines habitations.

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Alors qu'un pique de crue est attendue pour vendredi, le niveau de la Seine - mesuré à 4,90m ce mardi - continue de monter inexorablement, se rapprochant dangereusement de celui de juin 2016, où le fleuve avait atteint les 6,10M. Le risque de fortes inondations à Paris, mais aussi et surtout en région parisienne, n'est pas à exclure. L'eau a déjà causé des dégâts et menace encore certaines habitations notamment à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où l'une de nos journalistes s'est rendue.

Dans cette commune d'environ 32 000 habitants, traversée par la Seine et l'un de ses affluents, l'Yerres, la montée des eaux a d'ores et déjà nécessité l'intervention de militaires, qui ont été déployés sur place ce mardi afin de venir en aide aux habitants du quartier de Triage, complètement inondé, et faciliter ainsi leur évacuation. Depuis lundi, des gymnases ont par ailleurs été ouverts aux sinistrés qui ne peuvent regagner leur domicile. En tout, pas moins de 13 000 personnes sont confrontées à ces inondations dans la commune, qui s'avère être le plus touchée de la petite couronne.

"On s'est relayé toute la nuit pour regarder le niveau de l'eau"

Dans le quartier Belleplace-Blandin, dont une partie a également été submergée par l'Yerres, certains foyers ont également été évacués mais d'autres ont eu plus de chance et quelques résidences ont pour l'instant été épargnées. Mais pour combien de temps ? Certains des habitants, qui ont constaté au réveil que l'eau avait encore pris 20 cm, craignent en effet le pic de crue. C'est le cas notamment de Jessica, qui n'a pas fermé l'œil de la nuit. Elle se confie au micro de Sud Radio. "On s'est relayé entre voisins pour regarder le niveau de l'eau et on n' a pas dormi", raconte cette mère de famille qui se dit par ailleurs "inquiète et stressée" devant le risque de "cambriolages", rappelant que "plusieurs maisons ont été 'visitées' de l'autre côté". "On a soulevé tous les meubles qui étaient au rez-de-chaussée, on a tous mis à l'étage, tout est à l'abri", poursuit-elle, avant d'expliquer qu'elle n'a "plus de chauffage" car "la chaudière qui se trouvait au sous-sol" a été "enlevée" par précaution. Autant de signaux qui l'ont convaincue, la mort dans l'âme, de quitter provisoirement les lieux pour se mettre à l'abri.

Une décision que n'est pas encore prêt à prendre son voisin Sylvain, lequel a décidé de rester en dépit de la montée des eaux, par crainte des cambrioleurs. "Il y a déjà eu un cambriolage et on sait que ça va recommencer comme en 2016. Donc on préfère rester pour surveiller", explique-t-il ainsi avant de nous faire part de son inquiétude vis-à-vis des travaux de rénovation qu'il pourrait être contraint de réaliser à l'avenir, alors qu'il n'a même pas encore achevé ceux engendrés par la précédente crue de 2016. "On n'a toujours pas fini les travaux. D'après ce qu'ils annoncent, on va devoir recommencer ce que l'on a déjà fait", nous confie-t-il, un brin fataliste. Éric, un autre habitant du quartier rencontré non loin de là, arpente, lui, les rues inondées à bord d'une barque, afin d'aller secourir un résident. "Je suis arrivé avec le bateau de mon voisin qui me l'a prêté pour évacuer un autre voisin, vu qu'il n'y a personne pour faire ce travail", déplore l'intéressé qui se sent abandonné par les pouvoirs publics. La maire de la commune, Sylvie Altman (PCF), assure pourtant que son équipe a tous mis en œuvre, "avec l'aide des sapeurs pompiers", pour s'assurer de la sécurité de ses riverains. "La situation est maintenant difficile, l'eau est très rapide, donc nos personnels eux-mêmes ne peuvent pas aller partout", concède toutefois l'édile communiste.

En attendant, les habitants ne sont pas au bout de leurs peines et les prochains jours s'annoncent difficiles, car un retour à la normale n'est pas envisagé avant la semaine prochaine.

Un reportage d'Adeline Tavet

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