Au lendemain des brusques chutes de neige qui ont contraint certains automobilistes à abandonner leur véhicule pour dormir dans le grand gymnase de Lunel (Hérault), le bâtiment s'est considérablement vidé. Toutefois, une trentaine de personnes pourraient y passer leur deuxième nuit consécutive ce soir. Reportage.
Si la majeure partie de ceux qui avaient été hébergés en urgence la veille ont pu reprendre la route, d'autres ont en revanche dû se résoudre à rester, leurs itinéraires n'étant toujours pas sécurisés. C'est notamment le cas d'un petit groupe de personnes, originaires de Besançon, qui tentaient de rallier l'Espagne pour y passer leurs vacances lorsqu'ils ont été surpris par les intempéries. Bien que fatigués, ces vacanciers préfèrent prendre la chose avec philosophie. "On comprend la situation. On trouve ça long, bien sûr, mais il n'y a que ça à faire", nous confie ainsi l'une de ces personnes, presque fataliste. Et dans ces conditions, mieux vaut trouver une occupation pour tuer le temps alors chacun sa petite méthode. "On fait quelques mots croisés, de la lecture, on s'occupe... De toute manière, on n'a pas vraiment le choix", nous explique, résignée, l'une des vacancières.
Non loin de ce petit groupe se trouve Alexandre qui, lui, n'est plus très éloigné de son domicile, situé à moins d'une centaine de kilomètres dans la commune de Lodève, au nord de Montpellier. Il prend son mal en patience et tient surtout à exprimer sa gratitude envers la municipalité pour l'avoir accueilli la nuit précédente. "Je remercie la communauté, la Croix rouge de nous avoir accueillis parce que c'était bien, c'est ce qu'il fallait faire", se réjouit-il, précisant que "cela faisait 8 heures" qu'il était sur la route, lorsqu'il a pu enfin être pris en charge. Malgré les conditions météo toujours capricieuses, il ne désespère pas de pouvoir reprendre le route assez rapidement, comme il nous le confie : "Il y a pas mal de camions en travers de la route. Peut-être que dans une heure, je pense qu'il y aura pas mal de choses de dégagées et je pense que je tenterai alors l'aventure", nous lance-t-il ainsi avec optimisme.
Excédé, avec notamment un enfant en bas âge, un couple de toulousain, qui a également passé la nuit dans le gymnase, a lui décidé de partir en laissant la voiture sur place. "C'est dur avec un petit de 2 ans et demi et je suis enceinte de 6 mois, mais on est quand même bien lotis. On va aller prendre le train pour rentrer à Toulouse et on reviendra chercher la voiture dans le week-end, quand ça ira mieux", explique, soulagée, la mère de famille.
Vous l'aurez compris, si la fatigue est au rendez-vous, les naufragés de Lunel vivent la chose assez sereinement, mais leurs nerfs pourraient être mis à rude épreuve dans les heures à venir, car la neige, qui peine à fondre, risque encore de perturber les conditions de circulation dans la région.
Propos recueillis par Lionel Maillet