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Avalanche meurtrière à Chamonix : "Les gens n'ont plus la patience d'attendre"

Par Benjamin Jeanjean

Guide de haute montagne à Chamonix (Haute-Savoie), Anselme Baud était l’invité du 18h Sud Radio ce lundi pour évoquer sur l’avalanche déclenchée aujourd’hui dans le massif des Aiguilles rouges, qui a causé la mort du Dr Emmanuel Cauchy, figure de l’alpinisme français.

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Nouveau drame ce lundi dans les Alpes françaises, dans un hiver déjà particulièrement meurtrier cette année avec les chutes de neige très importantes qui se succèdent depuis des semaines. Une avalanche s’est déclenchée dans le massif des Aiguilles rouges, au-dessus de Chamonix (Haute-Savoie), faisant un mort et quatre blessés. La victime, partie en excursion avec un groupe de dix skieurs, n’est autre que le Dr Emmanuel Cauchy (58 ans),ancien médecin urgentiste spécialisé dans les opérations de secours en altitude, et lui-même guide de haute montagne. Projeté contre un rocher, il n’a pas survécu contrairement à ses compagnons de randonnée lorsque l’avalanche s’est déclenchée, entre 2300 et 2600 mètres d’altitude.

Lui aussi guide de haute montagne à Chamonix, Anselme Baud était l’invité du 18h Sud Radio ce lundi pour évoquer ce drame. "L’avalanche a été certainement déclenchée par les personnes qui étaient en amont d’eux. Depuis quelques jours, il y a eu beaucoup de nouvelles accumulations de neige, la neige n’est donc pas stabilisée. (…) Il n’était pas avec des clients mais avec des amis. Dans cette partie du massif qui se pratique assez souvent, il y avait une accumulation de neige assez importante en haut et les premiers arrivés sur cette partie plus instable ont déclenché cette avalanche qui a fondu sur ceux qui étaient en-dessous...", explique-t-il.

"C’était une figure, quelqu’un de très agréable et enthousiaste"

Quant à savoir si Emmanuel Cauchy a pris trop de risques en décidant de sortir en montagne ce lundi, Anselme Baud se veut quelque peu fataliste. "Le risque, dans la montagne, il est pris à chaque fois qu’on y va. Nous sommes maintenant à une époque où on n’a plus la patience d’attendre un peu. Dès que le terrain paraît bon, avec de la bonne neige, on y va, alors qu’on avait avant l’habitude d’attendre deux ou trois jours que la neige soit stabilisée. À chaque fois qu’il y a de la bonne neige, tout le monde veut consommer tout de suite… (…) Actuellement dans le massif, on voit tous les jours des gens partir. Ça nous étonne un petit peu, mais c’est notre époque ! Tous les riders, tous les jeunes… On ne peut pas leur enlever cette envie, cet enthousiasme !", indique-t-il avant de s’attarder sur la personnalité du défunt.

"Nous sommes tous très attristés. Il a fait beaucoup de choses importantes en alpinisme. Il est devenu guide il y a quelques années, je l’ai eu comme stagiaire… Il a fait l’Everest, et il a été très impliqué dans la partie médicalisée des secours en montagne. Il a beaucoup œuvré en créant cette association importante, l'Institut de formation et de recherche en médecine de haute montagne (IFREMMONT). C’était une figure, quelqu’un de très agréable et enthousiaste, et extrêmement compétent évidemment", conclut-il.

Réécoutez en podcast l’interview d’Anselme Baud dans le 18h Sud Radio

 

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