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Macron prépare son discours qu'il prononcera devant les évêques de France

Tandis que le gouvernement est aux prises avec les syndicats, Emmanuel Macron prépare un discours très important à ses yeux. Lundi prochain, il sera en effet l'invité des Évêques de France.

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Pour comprendre ce qui se joue, c'est simple : à l'Elysée, on aimerait que s'instaure un rituel comme le dîner du Crif ( l’instance de la communauté juive), mais cela dépendra de la capacité des évêques de France à donner un retentissement à cette soirée qui est une première, dit-on autour d'Emmanuel Macron.

Le moment est sensible et le sujet est explosif. Le président veut continuer à dessiner le contour de ses réflexions sur la place de la religion dans la société. Il a commencé à le faire lors du discours d'hommage à Arnaud Beltrame, en associant le geste de ce dernier à sa fibre républicaine et à sa foi catholique. Il a également envoyé un autre signal, en désignant l'hydre islamiste et en dénonçant le terrorisme sur les réseaux sociaux. Le président laisse entrevoir que sa conviction est faite, qu'il est temps de nommer les choses et le temps des décisions se rapproche.

Seulement là, il parlera pour les catholiques. Comment compte-t-il aller plus loin justement ? Le discours est en cours d'écriture mais je peux vous dire qu'il va repartir de sa devise qui est la suivante : "l'État est laïc et la société ne l'est pas". Emmanuel Macron devrait, selon mes informations, revenir sur la formation de la doctrine sociale française qui a été forgée par l'église, en particulier sur la notion de l'engagement. Le président devrait exhorter les catholiques de France à porter cet engagement dans toutes les sphères de la société en s’inspirant en cela du rapport aux autres. Être des acteurs de la transformation de la société, c'est aussi porter le message de l'Église qui ne doit pas rester confiné dans les limites de la vie paroissiale. Emmanuel Macron devrait saisir l'occasion de ce discours pour raviver la flamme du catholicisme social portée par ses inspirateurs Emmanuel Mounier ou Albert de Mun

Mais attention, on pourrait croire que l'on pourrait donner au président le bon dieu sans confession, sauf que la politique n'est jamais totalement absente de la réflexion présidentielle. Pourquoi ? Parce qu'on imagine déjà l’effet d'un tel discours sur le public de confession catholique, s'inscrivant à droite de l’échiquier. On continue à fracturer la droite en parlant ainsi avec un président qui s'appuie sur les matrices de l'Église pour conforter l'action d’un État laïc. Emmanuel Macron a donc l'intention de poser ce lien pour rappeler que l'État démocratique est un modèle issu de la pensée chrétiennne qui a théorisé, on l'oublie souvent, la séparation de l'Église et de l'État.

On le verra la semaine prochaine, Macron cherche la voie pour apaiser les divisions qui minent la société, selon ses propres termes, en installant une laïcité renouvelée et apaiser les relations avec l'Islam. Pour l'heure, il reconnaît qu'il tâtonne encore et il sait par dessus tout que l'enfer est pavé de bonnes intentions.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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