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D’où vient ce "nouvel antisémitisme" que le gouvernement veut combattre ?

Lundi, un enfant juif portant une kippa a été agressé à Sarcelles (Val-d'Oise). Est-ce qu’il faut faire de la lutte contre l’antisémitisme une cause nationale ?

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne, tous les vendredis dans le Grand Matin Sud Radio.

Rappelons les faits. Ce petit garçon de 8 ans était immédiatement identifiable comme juif. Il a été, d’après ses dires, jeté à terre et tabassé par deux jeunes gens noirs de 15-16 ans qui s’étaient dissimulés derrière des poubelles et qui n’ont pas prononcé un mot pendant l’agression. Le 10 janvier, une jeune fille de 15 ans avait subi exactement le même type d’agression silencieuse. Le même jour, à Créteil, une épicerie casher était incendiée. Mais avec les agressions de Sarcelles, c’est sans doute le silence des agresseurs qui est le plus surprenant. Comme s’ils prenaient soin, volontairement, de ne pas tomber sous le coup d’une inculpation pour antisémitisme. D’ailleurs, c’est ce qui est arrivé pour la jeune fille. Bien sûr, le ministre de l’intérieur a parlé d’atteinte aux principes de la République, Emmanuel Macron a twitté que "c’est toute la République qu’on agresse.". Mais qui est ce on ?

Il y a quelques temps, le journal Le Monde consacrait sa Une au "nouvel antisémitisme", avec le récit du calvaire de familles juives agressées ou séquestrées. Mais à aucun moment, sur les deux pages d’enquête, on ne comprenait en quoi cet antisémitisme est nouveau. Même chose dans tous ces articles où l’on nous parle du "retour de la bête immonde", de cette "peste brune" qui ne cesse de resurgir, comme si on pouvait tracer un continuum entre les années 30 et aujourd’hui. Même chose de la part des politiques. Pas un mot pour dire que cet antisémitisme naît dans les banlieues, dans des populations de culture musulmane, à qui le conflit israélo-palestinien offre un prétexte et une supposée justification.

C’est un chantage à l’islamophobie. Il a conduit l’historien Georges Bensoussan devant les tribunaux. Souvenez-vous, quand le gang des barbares avait torturé Ilan Halimi pendant un mois en réclamant une rançon sous prétexte que les juifs seraient riches, du temps qu’il a fallu pour admettre que c’était de l’antisémitisme. Et là, pour l’affaire Sarah Halimi, la justice ne reconnaît pas le caractère antisémite alors que l’expert psychiatre explique que, dans sa folie, le meurtrier a assimilé une juive au diable, ce qui arrive assez souvent, dit-il, dans les bouffées délirantes chez certains sujets musulmans. Il serait temps que le Président porte une parole forte, non pour diviser mais pour rassembler autour d’un principe : la République doit reprendre ses droits, partout, et protéger tous les siens en condamnant tous les bourreaux.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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