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À Menton, l'indigne accueil des migrants par la police aux frontières

Le contrôleur général des lieux de privation de liberté a réalisé une visite inopinée d’une semaine au sein des locaux de la police aux frontières. Le rapport, rendu public ce matin, est sévère.

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Ce dernier estime ainsi que "la prise en charge quotidienne des personnes étrangères s’effectue dans des conditions indignes et irrespectueuses de leurs droits". "Les fonctionnaires de police accomplissent leurs missions "à la chaîne"", constate Adeline Hazan, la contrôleuse générale. Elle dénonce une "pression politique" : "une obligation de résultat dans le déni des règles de droit".

Concrètement, les personnes sont le plus souvent contrôlées à bord des trains qui relient l’Italie à la France. Lorsqu’elles sont en situation irrégulière, elles sont conduites au poste de la PAF de Menton où, pour la plupart, elles sont renvoyées sans contrôle vers l’Italie. Adeline Hazan parle de contrôle "au faciès". Les policiers ne lisent ni n’expliquent aux personnes les décisions les concernant, l’échange se limitant à la prise d’informations relatives à leur âge, leur identité et leur nationalité.

Adeline Hazan dénonce des situations totalement irrégulières, comme lorsque des migrants sont littéralement refoulés et "invités à reprendre le train en sens inverse sans qu’aucune procédure ne soit mise en œuvre". Enfin, lorsque les personnes ne sont pas renvoyées aussitôt en Italie, en particulier la nuit, leurs conditions d’accueil dans les locaux de la police de l'air et des frontières sont qualifiées d'"indignes". Elles peuvent ainsi passer des heures dans des locaux sales, jonchés de détritus, sans matelas, couverture ni repas. Les sanitaires sont dans un état "immonde" et aucun matériel d’hygiène ne leur est fourni.

Adeline Hazan déplore également les risques qui pèsent sur les policiers placés dans une situation de "tension psychologique". L’ancienne maire de Reims a même signalé un acte de violence pendant sa mission ! Tandis que des CRS avaient interpellé trois jeunes Algériens et plaisantaient sur la prétendue minorité de l’un d’eux, elle rapporte que "le chef de poste s’est alors tourné vers le jeune en l’interpellant : "Tu es mineur, toi ?" et l’a aussitôt giflé".

Réécoutez en podcast l’édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio

 

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