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Stations de ski : "Ils sont en train de nous enterrer vivants"

Les stations de ski encaissent le coup dur : elles ne pourront pas ouvrir en décembre 2020, période qui représente un quart du chiffre d'affaires. Reportage de Christine Bouillot.

Les stations de ski ne pourront pas ouvrir avant la mi-janvier 2021 en France. (Photo by JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Lors de son allocution présidentielle, Emmanuel Macron a annoncé que les stations de ski ne rouvriraient pas avant janvier 2021, après les vacances scolaires. Une décision que les professionnels du secteur ne comprennent pas : le mois de décembre et les fêtes de fin d’année représentent un quart de leur chiffre d’affaires annuel. Reportage de Christine Bouillot.

"Ils sont en train de nous enterrer vivants"

Le calcul a été vite fait : les pertes des stations de ski des Pyrénées Orientales liées au maintien des stations fermées est d’environ 100 millions d’euros. Jacques Alvarez, directeur commercial de Front Remeu et Altiservice, n’en revient pas et s’inquiète : "il faut vraiment qu’on rassure nos salariés".

"Ce matin, ils parlaient de douche froide. Et certains nous on dit ‘ils sont en train de nous enterrer vivants’".

Les vacanciers "vont aller sur un domaine qui ne sera pas sécurisé"

Jacques Alvarez ne s’inquiète pas seulement pour ses salariés, mais également pour les touristes qui, bien que les stations sont fermées, pourraient être au rendez-vous pour pratiquer des activités hivernales qui ne nécessitent pas de remontées mécaniques. "On pense voir arriver beaucoup de gens avec des skis de randonnée, avec des raquettes à neige..."

"Quid de ces usagers qui vont aller sur un domaine qui ne sera pas sécurisé par nos équipes ?" En cas d’accident, surtout, "qui va assumer ces responsabilités ?" "Ça fait partie des questions qu’on se pose."

"On s’appuie sur une décision d’un gouvernement italien qui n'arrive pas à maîtriser ses affaires sanitaires"

Malgré une tentative de concertation européenne sur les stations de ski, aucune décision harmonisée sur l’ouverture et la gestion de crise n’a été trouvée. Pour Laurent Garcia, directeur de Peyragudes, dans les Hautes-Pyrénées, les stations françaises souffrent d’une décision du gouvernement italien. "L’Italie ayant décidé de fermer pour des raisons de maîtrise sanitaire qu’ils ont peut-être du mal à contrôler", explique-t-il, "ils ont essayé d’emmener l’Europe avec eux". La Bavière, au sud de l’Allemagne, a suivi.

"On ne s’appuie pas sur les modèles qui marchent : on s’appuie sur une décision d’un gouvernement italien qui n'arrive pas à maîtriser ses affaires sanitaires."

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