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Sophie Duprez : "Aucun chef d’entreprise n’arrive à calculer ce qu’il doit au RSI"

Par Benjamin Jeanjean

Invitée du Grand Matin Sud Radio, Sophie Duprez, chef de file de la CGPME au conseil d’administration du RSI, évoque l’annonce prévue de la suppression du RSI par Édouard Philippe ce mardi.

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Le Régime Social des Indépendants (RSI) vit-il ses dernières heures aujourd’hui ? C’est possible, Édouard Philippe devant annoncer ce mardi sa suppression, comme Emmanuel Macron s’y était engagé lors de sa campagne électorale. Indépendante depuis 25 ans et chef de file de la CGPME au conseil d’administration du RSI, Sophie Duprez a abordé la question au micro de Sud Radio ce mardi. Si le RSI était loin de faire l’unanimité parmi les indépendants, elle reste très méfiante aujourd’hui. "Supprimer le RSI, pourquoi pas ? Tout le monde est d’accord. C’est une cotisation très importante, la première d’un chef d’entreprise. Donc formidable, mais ce qu’on préférerait, c’est la suppression de la cotisation tout court. Supprimer le RSI ne veut rien dire, ce qui compte c’est de savoir ce qui va changer pour le chef d’entreprise. Est-ce que notre bordereau de cotisation va changer, est-ce que nos prestations vont changer, est-ce que les cotisations vont baisser ? Voilà les vraies questions", prévient-elle d’emblée.

"Le gouvernement ne nous a rien dit, on attend de savoir"

"Supprimer le RSI, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le directeur qui travaille actuellement pour le RSI va travailler pour l’Urssaf, la Sécu ou la retraite… Nous, en tant que chefs d’entreprise, ça nous est complètement égal, ce n’est pas ça qui nous intéresse. Aujourd’hui, le gouvernement ne nous a rien dit, on attend vraiment de savoir ce matin ce qui va changer pour le chef d’entreprise. Aucun chef d’entreprise n’arrive à calculer ce qu’il doit au RSI et à savoir s’il paye le bon montant. C’est ça la vraie difficulté", ajoute-t-elle avant d’expliquer pourquoi ce régime est si difficile à appréhender pour ceux à qui il s’adresse.

"Un auto-entrepreneur, tous les mois, déclare par exemple 1000€ de chiffre d’affaires, fait un chèque de 22,5% au RSI, et on n’en parle plus. Pour un indépendant, c’est autre chose. Il attend qu’on lui envoie la facture. Dans cette facture, on mélange les cotisations que le RSI pense qu’il va devoir payer cette année et celles de l’année d’avant ! Donc on ne comprend rien… Ce qu’on réclame, c’est de pouvoir mettre par exemple sur son compte 1000€ de salaire, faire un chèque de 450€ au RSI tous les mois, et on n’en parle plus ! Mais pour obtenir ça, je ne vous dis pas le travail…", assure-t-elle.

"Un indépendant ne demande pas d’aide ou de cotisations maladies"

Alors qu’il se murmure qu’une assurance chômage obligatoire serait prévue dans les annonces d’Édouard Philippe, Sophie Duprez rit jaune face à cette éventualité. "On n’en souhaite pas. Ce qui nous importe, c’est la baisse des cotisations. Un indépendant est indépendant. Il ne demande pas d’aide ou de cotisations maladies. Il n’est pas malade, et quand il l’est il va quand même travailler. Quand il fait faillite, c’est compliqué mais il retrouve du travail. Aujourd’hui, on n’a pas du tout envie de payer plus de cotisations pour plus de protection", martèle-t-elle.

Réécoutez l’intégralité de l’interview de Sophie Duprez dans le Grand Matin Sud Radio

 

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