Carlos Ghosn est convaincu depuis très longtemps que l’électrique est l’avenir de l’automobile. Mais il sait aussi que ça ne peut pas se faire du jour au lendemain. Pour trois raisons. D’abord parce qu’il faut des batteries assez puissantes et assez nombreuses. Ensuite parce qu’il faut des capacités de production assez importantes. Enfin parce qu’il faut une clientèle purement citadine.
Il faut savoir qu’en raison de ses problèmes de pollution la Chine met l’accélérateur sur la transformation de son parc de voitures thermiques en véhicules électriques. Déjà les scooters sont désormais tous électriques. L’étape suivante ce sont donc les citadines. D’autant que les Chinois ne voyagent pas en voiture à l’intérieur du pays. Renault va donc lancer sa nouvelle K-ZE, qui est une mini-citadine aux allures de SUV avec un double système de chargement des batteries.
Pour Renault, c’est en quelque sorte un coup d'essai. Un peu comme le lancement de la Logan qui avait été conçue pour les pays de l’Est à faible pouvoir d’achat et qui a fini par faire un tabac en France. Il va se passer le même phénomène avec cette Renault K-ZE d’autant plus qu’elle est hyper connectée et bénéficie de toutes les technologies qui sont commercialisées habituellement en options en France.
Après la Chine, ce sera le Monde. Carlos Ghosn l’a indiqué hier en ouverture du Salon de l’auto. Dans quatre ans, c’est-à-dire fin 2022, la moitié du catalogue de l’alliance Renault Nissan sera électrifiée. C’est colossal comme changement. Même si dans cet objectif Carlos Ghosn mélange de l’électrique pur et des véhicules hybrides. Cela représente tout de même une révolution colossale, tant sur le plan industriel que marketing.
Manifestement Renault veut être un leader du véhicule électrique dans le monde. Cette échéance de 2022 est très importante. C’est cette année-là que Carlos Ghosn devrait prendre sa retraite. Il aura donc à cœur de réussir son pari. Et au moment où l’industrie automobile est secouée par les secousses du diesel-gate, tout cela lui permet d’apparaître comme le Monsieur Propre de l’industrie automobile. C’est ce qu’on appelle joindre l’utile à l’agréable…