Jusqu'au week-end dernier, les 50/55 ans qui se retrouvaient sans emploi pouvaient compter sur trois années d'allocation chômage. Tout ceci est terminé ! Désormais, les chômeurs de 50 à 52 ans auront droit à deux ans d'indemnisations, pas une année de plus, comme les autres demandeurs en réalité. Tout le monde au même régime, enfin presque. De 53 à 54, 30 mois de chômage et un peu de rab. En effet, s'ils acceptent une formation, 6 mois d'allocations supplémentaires leur seront alloués. Seuls les plus de 55 ans sont préservés et conservent 3 ans de versements. Ce nouveau saucissonnage des allocations chômage ne concerne que les nouveaux inscrits au Pôle emploi et non pas les seniors déjà au chômage, qui aujourd'hui peinent à revenir sur le marché du travail.
Mais alors, pourquoi s'en prendre à ceux qui ont le plus de mal à retrouver du travail ? Tout simplement pour faire des économies sur leur dos. Ça peut paraître fou mais c'est ainsi ! Moins d'indemnités correspond à 450 000 000 d'économies pour soi-disant remettre à flot les comptes de l'Unédic, l'assurance chômage. Tout ça est le résultat de plus d'un an de discussions entre patronat et syndicats qui ont abouti sous Hollande, en pleine campagne présidentielle. Tout ceci vient donc de nous sauter aux yeux.
Pour être clair, les syndicats ont décidé de brader la situation des chômeurs les plus âgés et se sont bien gardés de dire la vérité sur l'impact de ces mesures. Des petits arrangements pour quelques économies, sauf qu'un senior sans emploi qui ne touche plus de chômage et ne trouve pas de travail tombe inévitablement dans une précarité encore plus grande. Et, comme il bénéficie d'autres aides pour survivre, il coûte encore et toujours à la société.
Bref, en réalité tout ça ne règle rien, on prend de l'argent d'un côté, on le redonne de l'autre et pendant ce temps, les seniors restent exclus du marché du travail.
>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast