C'est l’un des problèmes qui plombent le quotidien des petits agriculteurs et qui menacent de plus en plus leur survie économique : la répartition des marges, rarement à l’avantage des premiers maillons de la chaîne. Face à cette situation, certains producteurs ont trouvé LA solution en commercialisant eux-mêmes leurs produits. C’est le cas d’Hubert de Ricaud, maraîcher du Lot-et-Garonne qui ne produisait que des carottes et des pommes de terre, et qui a créé en 2012 avec d’autres producteurs la Compagnie Fermière.
"J'ai eu un premier métier où je produisais pour des coopératives, et je me suis rendu compte que c’est la coopérative qui empochait la marge. On a donc trouvé cette solution des magasins de vente directe. Je me suis retrouvé à faire une trentaine de légumes différents", explique-t-il au micro de Sud Radio. L’expérience s’est avérée fructueuse puisque la Compagnie Fermière dispose aujourd’hui de deux supermarchés en Gironde, à Gradignan et Mérignac.
"On n’avait que des saisonniers, maintenant les emplois sont pérennisés"
Lancée au départ par sept producteurs, l’ouverture du deuxième magasin l'an dernier a permis de développer l’économie locale selon Hubert de Ricaud. "Ça a créé 500 emplois dans les différentes fermes qui livrent ces magasins, plus une petite cinquantaine dans les magasins. Chez moi, j’ai 10 salariés que je n’avais pas avant. On n’avait que des saisonniers, mais maintenant les emplois sont pérennisés sur toute l’année", se réjouit-il.
À la clé, un revenu et un quotidien bien plus supportable, à l’heure où le monde agricole fait plus que se serrer la ceinture. "On tourne autour de 2000 euros par mois. Je n’estime pas que ce soit beaucoup, car on a quand même des préoccupations et des heures à faire, mais on est quand même content par rapport à ce qu’on touchait avant. Ça nous a même permis d’avoir quelques vacances", note-t-il.
Un reportage de Christophe Bernard