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"Paris ne peut plus se permettre le luxe d'avoir autant de logements vacants"

Par Benjamin Jeanjean

Conseiller (PCF) de Paris, Jacques Baudrier était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour évoquer la situation inquiétante du logement dans la capitale.

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Des habitants de plus en plus entassés, des loyers toujours aussi élevés… À Paris, le marché du logement est toujours aussi tendu malgré un nombre important d’appartements… vides. C’est pourquoi la capitale se bat pour taxer les résidences secondaires afin d’inciter les propriétaires à remettre leur bien inoccupé sur le marché. Conseiller (PCF) de Paris, Jacques Baudrier dresse un constat très clair de la situation au micro de Sud Radio.

"En 2014, avec Ian Brossat (Ndlr : adjoint à la maire de Paris chargé du logement), nous avions écrit au moment des élections municipales un livre, Paris n’est pas à vendre, et l’une des principales propositions que nous faisions, c’était de chercher à mobiliser les résidences secondaires et les logements vacants, qui sont très nombreux à Paris : 115 000 résidences secondaires, 100 000 logements vacants, soit autant de logements que dans le 19ème et le 20ème arrondissement ! C’est énorme à Paris, ça équivaut au nombre de demandeurs de logement...", clame-t-il.

"En moyenne, à Paris, une résidence secondaire est occupée trois jours par an"

Ces résidences secondaires seraient par ailleurs totalement vides pendant la grande majorité de l’année. "En moyenne, à Paris, un propriétaire de résidence secondaire occupe son logement trois jours par an, alors qu’il y a des milliers de gens à la rue et plus de 100 000 personnes en centre d’hébergement d’urgence. On est dans une situation de pénurie grave, avec beaucoup de gens qui vivent très mal, de SDF, de gens qui payent très cher leur loyer… On ne peut plus se permettre le luxe d’avoir autant de logements avec personne dedans", assure-t-il.

D’où l’idée de taxer les résidences secondaires, une taxe pas encore assez élevée selon Jacques Baudrier. "On a obtenu en 2014 la création de cette taxe, ça a été une grosse bataille portée au Parlement par les élus communistes avec le soutien d’Anne Hidalgo. On l’a multiplié par trois en 2017, et aujourd’hui ça coûte en moyenne aux propriétaires de résidence secondaire à Paris 600 euros par an. (…) Cette taxe, qu’on a fait progresser mais pas assez, est encore trop faible pour inciter les propriétaires à louer ou à vendre leur bien en le remettant sur le marché. Notre objectif initial était de la fixer approximativement au-delà de 2000 euros, suite à des discussions avec des professionnels de l’immobilier", indique-t-il.

"Bordeaux a les mêmes soucis de résidences secondaires que Paris"

Une idée qui semble faire tache d’huile puisque de nombreuses autres villes de France ont enclenché ou s’apprêtent à enclencher un processus similaire. Récemment, les équipes d’Alain Juppé, maire de Bordeaux, ont ainsi rencontré pour Ian Brossat dans ce but. "Cette taxe n’est pas faite pour gagner de l’argent mais pour offrir plus de logements et baisser les prix pour tous les habitants. Je me félicite qu’Alain Juppé l’utilise aussi à Bordeaux, qui a les mêmes problèmes de résidences secondaires que Paris. Nous proposons pour le prochain projet de loi de finances de fusionner les taxes sur les logements vacants et les résidences secondaires pour créer un dispositif plus efficace", conclut Jacques Baudrier.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Jacques Baudrier dans le Grand Matin Sud Radio

 

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