Adeptes de l’avion, méfiez-vous avant de vous rendre à l’aéroport ce jeudi ! Un mouvement de grève des salariés d'Air France perturbe en effet une partie des vols de la compagnie, même si trois quarts des vols devraient être assurés. Alors qu'Air France appelle les voyageurs à consulter son site Internet avant tout départ, les syndicats, eux, mettent l’accent sur les raisons économiques de cette mobilisation et sur leurs revendications : l'augmentation de 6% des salaires, gelés depuis 2011.
Malgré les bons résultats récemment affichés (+42% de bénéfice d'exploitation en 2017, par rapport à 2016), la direction a rejeté cette demande, au grand dam du secrétaire général de FO-Air France au sol, Christophe Malloggi. "La situation d’Air France était très compliquée par le passé. On a demandé beaucoup d’efforts aux salariés. Depuis 2011, il n’y a plus d’augmentation générale dans l’entreprise. Maintenant que les résultats sont bons, les salariés réclament et revendiquent un rattrapage de la perte de pouvoir d’achat. Ce serait un juste retour de l’effort fourni qui, heureusement, a porté ses fruits", réclame-t-il au micro de Sud Radio.
Même son de cloche pour le porte-parole du syndicat hôtesses et stewards SNPNC, Eric Faliu. "Il faut au moins renverser la vapeur. On a perdu 10 000 emplois chez Air France depuis dix ans. Il n’y a aucune vision optimiste et sociale pour les salariés, on nous retire tous nos avantages sociaux, c’est absolument calamiteux. Quand une entreprise fait autant de bénéfices, il faut qu’elle accepte à un moment donné d’investir un petit peu sur ses salariés. On a fait ce qu’il fallait quand ça n’allait pas bien, il faut maintenant que la direction d’Air France accepte d’avoir la même démarche dans l’autre sens quand tout va mieux", clame-t-il.
Propos recueillis par Steven Gouaillier