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L’invraisemblable descente aux enfers d’Alstom en seulement 20 ans

Maintenant que la Commission Européenne a rejeté le projet de fusion entre Alstom et Siemens, l’heure est venue de faire un bilan de ce grand gâchis qu’a été l’histoire d’Alstom.

Et ça va être dur en deux minutes car cela mériterait un livre entier qui serait celui de l’incapacité de la France à avoir une politique industrielle. Il y a 20 ans Alstom, c’était une grosse partie d’Alcatel et Serge Tchuruk décide de s’en défaire, mais de garder le cash qui était chez Alstom. Résultat Alstom, dirigé par Pierre Bilger va très vite à la faillite d’autant que la conjoncture est épouvantable. L’État, vole au secours d’Alstom en faisant une sorte de nationalisation sauvetage et nomme un super patron Patrick Kron qui redresse la boite. Comme ce n’est pas le rôle de l’État de gérer une entreprise comme Alstom, il finit par vendre sa participation à Bouygues qui est alors intéressé par d’éventuels développements dans l’énergie. Or Alstom, ce sont deux activités qui n’ont rien à voir ensemble. L’une qui fait du ferroviaire et l’autre qui fait des turbines à vapeur. Assez vite Bouygues finit par se demander ce qu’il va pouvoir faire avec cette participation minoritaire dans un groupe hybride.

Et c’est là qu’arrive l’offre de rachat de General Electric. Un beau matin Arnaud Montebourg qui se bat pour l’industrie française apprend que General Electric s’apprête à racheter Alstom. Aussitôt Siemens qui est présent dans l’énergie et dans le ferroviaire sort du bois. Mais c’est GE qui l’emporte en promettant 1000 emplois. On a appris il y a deux jours qu’en fait General Electric a créé 25 emplois. Ils ont donc été condamnés à payer à l’état une amende de 50 millions. En fait, GE a fait une très mauvaise affaire. Les ventes de turbines se sont effondrées et l’américain estime à zéro ce qu’il a payé plus de 8 milliards. Il restait donc un petit Alstom réduit au ferroviaire qui ne pouvait qu’être fusionné avec la même activité de Siemens. Et Bruxelles a dit non hier. Résultat la France avait un très beau groupe, très bien géré par Patrick Kron. En acceptant de vendre une partie de ce groupe aux américains, elle s’est tiré une balle dans le pied. Et hier elle a pris une balle dans le second pied. Avec un Alstom condamné à rester célibataire et à se faire tailler des croupières par les Chinois.

C’est le plus beau gâchis industriel de ces dernières années avec les déboires d’Areva. Et ça montre l’incapacité de nos dirigeants à avoir une politique industrielle, comme l’ont les autres pays.

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