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Les petits libraires indépendants bientôt plombés par un amendement du Sénat

Alors que la défense des petits commerces des centres-villes est l’un des sujets du gouvernement aujourd’hui à Cahors à l'occasion de la Conférence nationale des territoires, les petits libraires craignent les conséquences d’un amendement voté par le Sénat. Explications.

Les libraires indépendants sont mal en point et une vingtaine met la clé sous la porte chaque année. Or, un amendement risque bien d'aggraver la situation. À l'origine de leur inquiétude, les conditions d'obtention d'un label appelé "Librairie indépendante de référence". Il est attribué pour trois ans renouvelables, par le ministère de la Culture, aux librairies dont le capital appartient à un artisan indépendant. Ces librairies doivent en outre satisfaire un certain nombre de critères qualitatifs (fonds littéraire de qualité, animations originales durant l'année, bonne rémunération des personnels, etc.). En contrepartie, elles peuvent obtenir l'exonération d'une taxe, la cotisation foncière des entreprises, prélevée pour partie par la commune, le département et la région.

Oui mais voilà, un amendement voté par le Sénat pourrait ouvrir le fameux label à des librairies appartenant à... des grands groupes ! Des enseignes telles que Leclerc livres, Gibert Jeune, Albin Michel, qui sont loin d'être dans le besoin et qui bénéficieraient donc de cette exonération. Pour les petites librairies, c'est une manière de les affaiblir encore un peu plus face à des mastodontes qui jouissent déjà d’exonérations fiscales importantes, y compris pour s'installer dans des zones commerciales souvent situées à la périphérie des villes et déjà à l'origine de la fermeture de bien des commerces de proximité et de qualité.

Vous pourriez me dire que les libraires, petits ou gros, vendent tous plus ou moins le même produit. Eh bien justement non, ils ne vendent pas forcément tous les mêmes produits ! Et ensuite, l'une des craintes c'est qu’au final, le label et l'exonération qui l'accompagne passent à la trappe si tout le monde en bénéficie… Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas assez d'argent dans les caisses. Les collectivités n'ont pas les fonds nécessaires et ne mettront plus la main au portefeuille. Ce qui fait que la mesure destinée à soutenir les petites librairies, qui sont souvent implantées en centre-ville et participent à sa revitalisation, vont disparaître.

L'amendement doit encore passer devant l'Assemblée nationale et pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2018. Vous savez, le résultat net d'une librairie est souvent dérisoire. Alors quand elle bénéficie d'une exonération de 2 000 ou 3 000 €, mine de rien, ça compte.

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