Le paquet de cigarettes à 8 euros, cette fois c’est acté. Un décret est paru dimanche augmentant le prix du tabac à compter du 1er mars. Et ce n’est pas fini.
Le projet du gouvernement est bel et bien d’atteindre le seuil fatidique, considéré comme rédhibitoire pour les consommateurs, de 10 euros le paquet, en 2020, donc dans deux ans.
En attendant, dans trois semaines, le prix de la plupart des paquets de cigarettes augmentera de 1 euro en moyenne, même si certaines marques ont décidé de faire un effort en rognant sur leurs marges, afin de se rendre plus attractives pour les fumeurs.
C’est le cas ainsi de Marlboro, dont le paquet se vend actuellement 7,30 euros et qui, dans quelques jours, passera à 8 euros au lieu de 8,30 euros. Même chose d’ailleurs aussi pour les Philip Morris, les Camel et les Gauloises blondes.
Est-ce que cette hausse de prix va vraiment décourager les fumeurs ? C’est ce que tout le monde va observer de près au cours des prochaines semaines et des prochains mois car, pour l’instant, les précédentes mesures, que ce soit le paquet neutre ou la hausse des prix de 30 centimes en novembre dernier, n’ont pas donné grand-chose. À peine 1,5 % de baisse des ventes l’an dernier.
Si ces hausses successives pourraient bien faire réagir les fumeurs, ce ne sera pas forcément comme l'espère le gouvernement : le marché parallèle, le trafic de cigarettes est en effet de plus en plus structuré.
1 cigarette sur 5 fumée en France est déjà aujourd’hui une cigarette de contrebande, mais les buralistes craignent désormais que les fumeurs se reportent massivement sur les vendeurs à la sauvette, ou encore sur la vente en ligne, car de plus en plus de sites marchands proposent d’expédier des cigarettes depuis l’étranger, par cartouches entières, pour absorber les frais de port. Et quand il s’agit d’envois intra-européens, les contrôles douaniers sont quasi-inexistants.
Pour remettre en perspective le débat sur le prix des cigarettes, rappelons pour conclure un chiffre : le tabac coûte entre 15 et 50 milliards d’euros par an à la Sécu, en fonction de la méthode de calcul utilisée. Et ces 15 à 50 milliards d’euros, tout le monde les paye, y compris les non fumeurs.
Écoutez la chronique de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard