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Le gouvernement s’apprête à tailler sérieusement dans les aides à l’accueil des enfants

C’est une bien mauvaise surprise à laquelle doivent s’attendre de très nombreuses familles avec le projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2018. Le gouvernement a en effet décidé de supprimer une partie des aides destinées à l’accueil des jeunes enfants.

Un bébé dans une maternité (©Fred Dufour - AFP)

C’est sournois, mais efficace : en modifiant le plafond de ressources permettant de toucher l’allocation de base de la PAJE (Pestation d’Accueil du Jeune Enfant) à partir d’avril prochain, plusieurs dizaines de milliers de familles vont toucher soit une aide réduite (parfois de moitié), soit... plus rien du tout.

De quoi parle-t-on ? D’abord, de l’allocation mensuelle de base. Pour le coup, elle va baisser pour tout le monde, quels que soient les revenus, sans véritable justification à cela. Cette allocation, qui était de 184,62 euros par mois jusqu’ici (versée pendant trois ans), passera à 169 euros. Pour ceux qui touchaient une demi-allocation parce que leurs revenus dépassaient un certain montant, l’allocation passera de 92 euros et quelques centimes à 84,50 euros.

Le plafond, ensuite. Il n’est pas très élevé. L’allocation sera divisée par deux pour les parents qui touchent 3300 euros nets par mois ou plus, à deux. Ce n’est quand même pas très élevé. L’Union Nationale des Associations familiales, qui tire la sonnette d’alarme sur ce sujet, a calculé que de 30 à 40 000 familles qui touchaient l’allocation à taux plein vont passer à taux réduit sans s’y attendre, et perdre ainsi, sur trois ans, pas moins de 6600 euros d’allocations, ce qui est une sacrée somme...

Quant à la prime de naissance, qui est aujourd’hui de 923 euros, là encore, avec le changement du plafond de revenus, plusieurs dizaines de milliers de familles vont tout simplement en être totalement privées, du moins celles dont les enfants naîtront après le 30 mars prochain.

Pourquoi le gouvernement taille-t-il ainsi dans la politique d’aide à la famille ? Pour redistribuer l’argent autrement. En effet, dans le même temps, l’aide à la garde d’enfants (destinée spécifiquement aux familles monoparentales), va être augmentées de 30%. C’était d’ailleurs une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Fort bien. Le seul problème, c’est que lorsque l’on fait les calculs, le compte n’y est pas du tout ! Le rognage des aides que je viens de vous détailler va permettre de faire économiser 500 millions d’euros par an à la Sécurité sociale, quand l’augmentation de l’aide pour la garde d’enfants pour les familles monoparentales va, lui, coûter seulement… 40 millions d’euros. 

Bien sûr, tout le monde ne décide pas d’avoir un enfant, ou un deuxième, ou un troisième avec une calculatrice à la main, mais une chose est certaine : le signal est mauvais. En 2012, le taux de natalité français tournait autour de deux enfants par femme, ce qui assure quasiment le renouvellement de la population. En 2016, il était tombé à 1,83 enfant par femme, ce qui est très inquiétant. Depuis le début de l’année, il a encore reculé. Avec une politique familiale de moins en moins favorable à ceux désirant avoir des enfants, il ne remontera pas tout seul...

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