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La SNCF veut voir ses trains arriver à l'heure

L’entreprise ferroviaire française a commandé un rapport cet été sur la ponctualité de ses trains qui pointe des problèmes d’organisations importants.

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Depuis le début de l’été, rejoindre Bordeaux ou Nantes depuis Paris est devenu beaucoup plus simple rapide avec l’ouverture des lignes à grandes vitesses. Encore faut-il que le train soit à l’heure et ne rencontre aucun problème sur la voie. La SNCF a en effet encore des progrès à faire sur la ponctualité selon un rapport publié cet été par la compagnie. Commandé par Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, à huit experts, dont certains indépendants, ce rapport montre que la robustesse des services ferroviaires - c’est-à-dire leur capacité à s’adapter et à résister à des aléas - est largement améliorable. Parmi ces aléas, il y a, par exemple, une panne de caténaire, un arbre qui bloque une voie, un bagage abandonné dans une gare ou encore un contrôleur qui ne s’est pas présenté à son poste à temps. 

Tous ces couacs ne devraient avoir en réalité qu’un impact limité sur la circulation des trains et le respect des horaires parce qu’il y a toujours une solution rapide à ces problèmes. Seulement, si ces plans B ont l’air bien sur le papier, quand il s’agit de les mettre en pratique, ça déraille. Le rapport pointe notamment une chaîne hiérarchie pléthorique dans laquelle les responsabilités sont tellement fragmentées que toute décision ou action rapide est quasiment impossible. De même, les outils informatiques sont souvent défaillants car trop anciens et fréquemment incompatibles entre eux. Personnellement, j’ai eu la surprise, lors d’un incident sur la voie en gare de Toulon, de voir entrer un train que le contrôleur voyait arriver une demi-heure plus tard sur son application lui permettant de suivre le trafic en temps réel. 

Ce rapport pointe aussi un problème de culture d’entreprise ou plutôt une culture de management qui ne se préoccupe pas beaucoup de la ponctualité des trains parce qu’il n’y a pas "de conscience du coût de la minute perdue". À raison de deux milliards de minutes perdues par les voyageurs de la SNCF à cause du manque de ponctualité des trains français, si ces minutes étaient indemnisées un euro, cela coûterait deux milliards d’euros à l’entreprise. Le rapport propose donc des voies d’amélioration assez techniques et fixe surtout un objectif dans le temps : 2022. Autrement dit cinq ans pour faire en sorte que les trains français soient plus ponctuels. On espère voir les améliorations avant 2022, surtout sur certaines lignes particulièrement peu fiables. 

>> Réécoutez le Journal de l'éco de Jean-Baptiste Giraud 

 

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