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La LGV Paris-Bordeaux, une bien mauvaise affaire financière

Dès samedi, la nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et Bordeaux doit officiellement ouvrir. Une bonne nouvelle pour des milliers de voyageurs. Une moins bonne pour la direction financière de la SNCF.

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La nouvelle ligne TGV entre Paris et Bordeaux doit officiellement ouvrir samedi dans l’euphorie générale sauf pour la direction financière de la SNCF. Elle voit surtout dans la LGV Paris-Bordeaux une bien mauvaise affaire malgré plusieurs avertissements à mesure que la date d’inauguration approchait à grande vitesse. Telle que l’offre commerciale est conçue, la LGV va coûter de l’argent à la SNCF.

Un coût estimé à 90 millions d'euros au deuxième semestre 2017

Financée en partie par l’État, par les collectivités publiques des départements, régions et villes traversées et desservies, la nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse l’a été aussi par un partenaire privé appelé Liséa, qui rassemble plusieurs actionnaires dont Vinci et la Caisse des dépôts. Les partenaires privés attendent désormais d'être remboursés de leur investissement évidemment. Pour cela, la SNCF doit payer un péage, chaque fois que l’un de ses trains emprunte la ligne. Problème, la SNCF n’a jamais été invitée lors des négociations sur les prix des péages, qui se sont tenues à huis clos entre Liséa, qui exploite la ligne, et l’État. Sans surprise, le prix du péage décidé lors de ces réunions ne convient pas à la SNCF.

Au paroxysme du conflit, la SNCF a même menacé de continuer à faire passer une partie de ses trains par la ligne classique. L’entreprise envisageait ainsi de ne faire circuler qu’une dizaine de trains par jour sur la LGV, et les autres, par la ligne actuelle avec des trains plus lents, comme aujourd’hui. En dernier ressort, l’État à fait la grosse voix, et la SNCF s’est vue contrainte de faire circuler 18,5 trains par jour entre Paris et Bordeaux, 33,5 si l’on compte ceux qui s’arrêtent à Poitiers et Angoulême tout en passant par la LGV. Le coût total annuel pour la SNCF est évalué à 250 millions d’euros quand les pertes estimées pour le seul deuxième semestre 2017 atteindraient 90 millions d’euros.

Liséa se frotte les mains

Malgré tout, ces dernières semaines, la SNCF a cessé de râler ou de faire des menaces. On peut raisonnablement penser qu’elle attend de voir si les voyageurs sont au rendez-vous, et surtout, s’ils sont prêts à payer pour voyager plus vite. Pour l’instant, les associations d’usagers des trains n’ont pas non plus tiré le signal d’alarme pour dénoncer une hausse exagérée des tarifs mais il faudra sans doute attendre un peu pour en savoir plus. Du coté de Liséa, on affiche un grand sourire : les 18,5 trains par jour, c’était exactement ce que l’exploitant de la ligne réclamait pour rentrer dans ses frais. Et d’affirmer que le succès de la ligne permettra aussi à la SNCF de s’y retrouver. Réponse dans trois mois à l’heure du premier bilan après l’été !

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