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Fusion Alstom-Siemens : un gâchis monstrueux et une forfaiture de l'État

La fusion entre Alstom et Siemens montre l'incapacité de l'État à défendre les secteurs stratégiques.

 

Officiellement, il s’agit, par cette fusion entre Alstom et Siemens, de contrer la Chine, parce qu’à force de lui accorder des transferts de technologie à chaque vente de TGV, elle a fini par engendrer un géant du secteur.

Derrière cette annonce, c’est un gâchis monstrueux et surtout une forfaiture.

On connaît par cœur les promesses, le siège va rester à Paris, les emplois seront préservés, le patron d’Alstom va garder la tête du directoire…

Mais un siège, ça se déplace en un mois, un patron, ça se limoge et on se souvient de General Electrics qui avait promis de préserver l’emploi au moment où ils avaient racheté la branche énergie d’Alstom.

D’ailleurs, on ne comprend rien à ce qui se joue aujourd’hui et qui signe la mort d’Alstom si on ne remonte pas plus loin, à la vente à General Electrics. C’est ce que montre un documentaire diffusé hier soir sur LCP et qui sera rediffusé le 1er octobre, Alstom, la grande forfaiture.

En 2015, le gouvernement français et son ministre de l’Économie de l’époque, un certain Emmanuel Macron, accepte la vente de 70 % des activités d’Alstom, sa branche énergie, à l’Américain GE. Les turbines qui équipent nos centrales nucléaires passent sous contrôle américain.

Le groupe Alstom est poursuivi par la justice américaine pour une vague affaire de corruption dans plusieurs pays, dont l’Indonésie. Il y a un cadre dirigeant qui croupit en prison, le PDG d'Alstom, Patrick Kron, est lui-même menacé. Pourquoi ? Parce que depuis plus de 20 ans, les États-Unis imposent petit à petit l’extraterritorialité de leur Droit. Ils se considèrent légitimes pour se saisir d’affaires qui ne concernent absolument pas leur pays du moment que la transaction était en dollars. Et curieusement, les amendes sont énormes pour les entreprises qui intéressent les grands groupes américains. Les États-Unis se servent de leur arsenal juridique pour assouvir une volonté hégémonique.

L’Europe a payé plus de 40 milliards de dollars d’amendes ces dernières années. Les entreprises se voient ensuite imposer un moniteur qui peut mettre son nez dans tous les comptes. Ça s’appelle une mise sous tutelle et c’est comme ça qu’Alcatel est passé sous le contrôle de Lucent.

Le journal Les Echos nous explique qu’il faut absolument sauver Alstom, que l’État doit prendre une participation comme il l’a fait pour STX, que le TGV est plus important que les chantiers navals. Il était temps de se réveiller. Ça fait des années qu’on nous dit que l’État doit se désengager. Il y a des secteurs stratégiques, il faut les défendre.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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