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Ford ne voit "aucune opportunité de production Ford" au-delà de 2019 à Blanquefort

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Le constructeur automobile américain a confirmé, ce vendredi, sa volonté de se retirer totalement du site de production de boîtes de vitesse de Blanquefort, en Gironde.

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Ford a annoncé vendredi ne voir "aucune opportunité de production Ford" au-delà de 2019 pour son site de Blanquefort (Gironde), et souligné son engagement à œuvrer pour "rechercher un repreneur potentiel intéressé par le site", confirmant sa volonté d'un retrait total du site de production de boîtes de vitesse.

Dans un communiqué publié en marge d'une réunion de suivi à Bordeaux entre État, direction du constructeur automobile, syndicats et élus locaux, la direction de Ford-France indique que les projections actuelles de production sont "saines jusqu'au cours de 2019". Cela devrait permettre la poursuite de l'activité et des 910 emplois jusqu'alors, "bien que cela dépende de la demande du marché".

Ford France confirme avoir déjà lancé le processus de création "d'une équipe dédiée à l'identification d'un potentiel repreneur" du site de Blanquefort, Ford Aquitaine Industries (FAI), qui comprendra le directeur du site, et informera le comité d'entreprise le 15 mars de l'agenda à venir.

Par son communiqué, Ford confirme qu'il envisage pour Blanquefort l'hypothèse d'un repreneur "intéressé et engagé à proposer une solution viable et pérenne pour FAI". Il exclut de fait tout autre scénario, en particulier celui du maintien d'une quelconque activité Ford sur le site.

Jean-Marc Chavant délégué FO Ford, a accueilli cette annonce avec amertume : "En clair, ils disent qu’ils ne veulent pas investir et qu’une des solutions sera peut-être un repreneur. On nous a toujours dit qu’on jugeait les gens sur leurs actes, on en est là. Les salariés de Ford Blanquefort ont toujours relevé tous les défis qui leur étaient présentés, jusqu’à très récemment. Malgré le fait d’avoir toujours bien travaillé, Ford a clairement dit qu’il ne souhaitait plus et qu’il n’envisageait pas un avenir sur le site de Blanquefort, pas avec son logo en tout cas."

Pour le délégué interministériel à l'industrie, Jean-Pierre Floris, cette annonce de Ford est une déception : "Ceci ne nous va pas, mais, pour nous, la priorité absolue, c'est le maintien de l'activité et de l'emploi sur ce site. Nous avons tenu à rappeler à Ford, le préfet l'a fait maintes fois, que Ford pouvait être satisfait de cette usine sur le plan des performances. Il a donc des responsabilités vis-à-vis de l'usine et des employés. Pour nous, c'est important que cette usine tourne le mieux possible pour que nous puissions discuter de la manière la plus efficace possible avec Ford et préparer le futur dans les meilleures circonstances."

Juste avant d'entrer dans cette réunion de suivi, Philippe Poutou, délégué syndical de l'usine et candidat à la dernière élection présidentielle, ne se faisait guère d'illusions sur la volonté du constructeur américain, mais espérait un appui des pouvoirs publics pour lui forcer la main : "Ces patrons, on les connaît bien depuis le temps. Ils sont énervants, mais on va essayer de rester calmes. On ne leur reconnaît pas la légitimité de décider de partir. Il y a eu trop d’argent public en jeu pour qu’ils puissent dire qu’ils s’en vont. On espère bien qu’avec les pouvoirs publics, on pourra créer une situation particulière qui impose à Ford de rester, d’investir et de maintenir tous les emplois."

Autre présence remarquée, celle de Jean-Marc Ducourtioux, ancien délégué CGT des GM&S dans la Creuse, était présent pour marquer son soutien aux salariés de Ford, afin qu'ils ne vivent pas la même mésaventure qu'eux : "Nous, on a été broyés, donc on ne souhaite pas que ce site soit broyé comme le notre. Je leur souhaite bon courage et de rester mobilisés et vigilants. Les promesses des politiques ne valent que pour ceux qui les écoutent. Elles ne sont pas toujours au rendez-vous. Il faut toujours battre le fer tant qu’il est chaud. Il faut se battre et ne surtout pas écouter les belles promesses qu’on vous donne. Les faire écrire, les faire attester, les faire confirmer et suivre ça à la culotte."

Propos recueillis par Christophe Bernard pour Sud Radio

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