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Énorme commande pour Airbus : une bonne nouvelle, mais aussi de sérieux problèmes

Airbus a engran la plus grosse commande de l’histoire de l’aéronautique avec 430 appareils A320 et A321 Néo. Une nouvelle donne qui change beaucoup de choses pour Airbus, ses salariés et ses sous-traitants.

Avions de la compagnie Qatar Airways sur le tarmac de l'aéroport de Doha (©AFP)

Du travail, du travail, et du travail pendant longtemps ! Lors de la dernière grosse commande d’A320 (250 appareils pour une compagnie indienne, signée en 2015), Airbus avait annoncé que cela représentait dix ans d’activité pour 50 000 personnes. Sachant que les 430 appareils commandés hier doivent être livrés en cinq ans, entre 2021 et 2026, Airbus se retrouve aujourd’hui face à un "bon" problème, mais un problème tout de même : il va falloir réorganiser la chaîne de production de l’A320, déjà sous tension. 

Pour comprendre le problème, il suffit de comparer le carnet de commandes au nombre d’appareils qui sont sortis des ateliers d’assemblage, tous modèles confondus. Ces cinq dernières années, Airbus a vendu parfois deux fois plus d’appareils qu’il n’en a construit, et livrés !

Certes, certaines chaînes de production tournent au ralenti, comme celle de l’A380 ou de l’A400M. Mais on ne peut pas dire du jour au lendemain qu’on va construire des A320 sur la chaîne des A380, qui va tourner au quart de sa capacité l’an prochain... Dans l’industrie automobile aussi, les constructeurs sont confrontés à ce problème : on ne peut pas fabriquer des Twingos sur la chaîne de fabrication des Espace !

Un avion est un immense Lego, avec des morceaux qui viennent de partout et qu’il faut assembler. Quand un morceau manque, l’avion n’est pas terminé. Un seul exemple : sur la chaîne d’assemblage de l’A320 de Toulouse, les appareils font la queue dans l’attente de leurs moteurs Pratt&Whitney qui arrivent au compte-gouttes...

Autrement dit, engranger des commandes, c’est bien, mais Airbus fait face maintenant à un problème industriel : il va falloir dé-li-vrer et se réorganiser pour ne pas perdre d’argent, et même essayer d’en gagner. En matière d’emplois en revanche, cela ne fait aucun doute : ça devrait embaucher à mort en Occitanie, en région parisienne et en Nouvelle-Aquitaine, les trois fiefs français de l’aéronautique.

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