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Discours de Macron à la Mutualité : un tournant social et des gages à la gauche ?

Emmanuel Macron a prononcé hier un discours devant la Mutualité française. Pour marquer le tournant social du quinquennat ?

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Évidemment, ça n’est pas dit comme ça. Un tournant, ça voudrait dire que la direction n’était pas la bonne, et l’une des caractéristiques du macronisme, c’est de ne jamais considérer que la direction n’était pas la bonne. Mais bon, on s’est bien aperçu que pour l’instant, le Président des riches, c’était le seul slogan qui restait gravé dans les esprits. Le but, c’est de montrer qu’on n’oublie pas les promesses sociales de la campagne : le statut des aidants, le zéro reste à charge pour les lunettes, les prothèses dentaires et les prothèses auditives. Il faut dire qu’il y avait le feu au lac avec la note confidentielle publiée par Le Monde il y a quelques jours pour rappeler les promesses sociales. Une note signée par les inspirateurs du programme économique d’Emmanuel Macron : Philippe Aghion, Philippe Martin et Jean Pisani-Ferry. Le genre de note confidentielle qu’on fait fuiter pour lui donner du poids et pour montrer qu’on est un type bien, qui ne soutient pas les dérives du régime qu’on a contribué à installer.

Pour préparer ce discours, Emmanuel Macron a publié une petite vidéo qui fait du bruit. Sa phrase exacte : "On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas. Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres". Une façon d’attirer l’attention sur le discours qu’il prépare, de signifier qu’il s’occupe des pauvres, tout en conservant sa ligne libérale : on met l’accent sur l’émancipation, la responsabilité, plutôt que de déverser des millions. Et ce n’est pas complètement faux : ce qui crée de la pauvreté, c’est le chômage de masse et l’échec scolaire. C’est par l’éducation qu’on lutte contre la pauvreté, et surtout contre le fait que les pauvres sont condamnés à rester pauvres. Encore faut-il créer de l’emploi, et orienter les formations vers ces emplois... C’est ce qui manque à la politique d’Emmanuel Macron.

Le social ne doit pas être dissocié de l’économie. Or, former et orienter, éviter l’enfermement dans la pauvreté, c’est très bien, mais pendant ce temps, l’État est exsangue parce que les grands groupes ne contribuent pas à l’impôt. C’est ce que disait la note confidentielle des économistes macronistes : il faut lutter réellement contre l’évasion fiscale et le dumping dont profitent certains en Europe. C’est le système de libre-échange et de dérégulation qui crée de la pauvreté.

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