Pas moins de 3 millions de véhicules diesel de la marque à l’étoile vont être rappelés dans les prochaines semaines et prochains mois un peu partout en Europe. Officiellement, le motif invoqué est une réactualisation du logiciel de l’injection électronique, qui doit permettre aux dispositifs anti-pollution, embarqués à bord, de fonctionner sur une plage de températures plus grande qu’avant.
À l'instar de Volkswagen, Renault et tant d’autres qui se cachent derrière leur volant pour ne pas se faire prendre, Mercedes aurait également triché en utilisant le même procédé que ses concurrents, à savoir un logiciel qui active ou désactive les dispositifs anti-pollution selon certains paramètres, lesquels permettent à ces dispositifs d'être toujours en marche lors des tests officiels, mais plus rarement en conditions réelles de circulation.
"Une affaire de gros sous"
Dit comme ça et dans la mesure où tout le monde a triché, on pourrait se demander si effacer l’ardoise pour tous et repartir de zéro ne serait pas la solution. Sauf que ce n’est pas aussi simple. Car non, tout le monde n’a pas triché. Chez un même constructeur par exemple, seuls certains véhicules et surtout certains moteurs sont montrés du doigt, alors que d’autres sont connus et reconnus pour être plus vertueux.
Tout cela est en fait une affaire de gros sous, comme toujours. On peut dépolluer efficacement un moteur diesel mais cela coûte cher, très cher en équipements additionnels, - une facture comprise entre 1 500 et 2 000 euros par voiture - pour respecter la dernière norme européenne. Résultat, certains constructeurs ont choisi d’utiliser des techniques au rabais moins coûteuses (allant parfois jusqu'à moins de 300 euros par véhicule) et fatalement moins efficaces. Alors, pour masquer ces carences, on en optimise les performances dans des conditions bien précises, en reprogrammant l’allumage du véhicule afin que celui-ci soit moins polluant. Bien évidemment, ces réglages s'effectuent au détriment des performances du moteur. Mais tout ceci ne pose aucun problème tant que la voiture est en train d'être testé. En effet, lors de ces tests d’homologation, ce ne sont pas les performances, la puissance ou encore la consommation qui sont évaluées, mais uniquement les émissions de certains gaz polluants.
Au final, que va-t-il se passer ? Les constructeurs vont probablement être de plus en plus nombreux à se détourner du diesel et à s’en détourner vite. La priorité sera sûrement donnée aux motorisations hybride essence, qui consomment peu et parfois moins qu’un diesel récent. Certains constructeurs, comme Volvo récemment, ont annoncé qu’ils abandonneraient le diesel avant la fin de la décennie.