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Chômage : "La seule catégorie A n’est pas suffisante pour analyser la situation"

Par Benjamin Jeanjean

Présidente du MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires), Jacqueline Balsan était l’invitée du journal de 18h sur Sud Radio ce mardi. L’occasion pour elle de dénoncer la hausse de la précarité des chômeurs et d’interpeller Emmanuel Macron.

Agence Pôle Emploi

64 000 chômeurs de catégorie A en moins sur le mois de septembre, mais une hausse d’environ 1,8% sur un an si l’on englobe toutes les catégories. Tels sont les principaux enseignements des chiffres du chômage révélés par Pôle Emploi ce mardi. Des chiffres qui seront sans aucun doute analysés de manière bien différente, selon les sensibilités de chacun. Présidente du MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires), Jacqueline Balsan était l’invitée du journal de 18h de Sud Radio ce mardi. Selon elle, se focaliser sur les chiffres de la catégorie A est trompeur.

"Je ne sais pas s’il faut voir un effet Macron, on a besoin d’un peu plus de temps. Vous avez bien vu que les chiffres du chômage font du yo-yo à longueur de mois : un jour ils descendent, un jour ils remontent. Il faut donc voir ça sur toute l’année. Ce qui me stupéfait, c’est qu’on souligne surtout les chiffres de la catégorie A. C’est bien, elle baisse. Mais ce qui m’intéresse, c’est de connaître les chiffres de la précarité car on assiste aujourd’hui à une hausse de la pauvreté. Les seuls chiffres de la catégorie A ne sont pas suffisants pour faire une analyse réelle de la situation", explique-t-elle.

"Une montée réelle de la pauvreté"

Alors que le nombre de chômeurs de catégories B et C (emplois précaires) a augmenté de 3,2% sur un an, Jacqueline Balsan tire la sonnette d’alarme. "Les chômeurs de catégorie A sont immédiatement disponibles et recherchent un CDI à temps complet. Mais si la baisse est suivie d’une montée de la précarité, avec des personnes qui vont accepter un emploi précaire alors qu’elles voulaient un CDI à 35 heures, on assiste alors à une montée réelle de la pauvreté", assure-t-elle.

Jacqueline Balsan a par ailleurs tenu à envoyer un message à Emmanuel Macron. "Nous lui disons que dans les futures négociations Unedic, la première des choses serait de consulter les chômeurs et précaires. Si nous ne sommes pas à la table des négociations, on ne peut pas nous entendre. Les chômeurs, ce qu’ils veulent avant tout, soyons honnêtes, c’est un travail qui puisse leur couvrir les droits fondamentaux (logement, nourriture, santé, déplacements, etc). Or, tout ça est dissimulé aujourd’hui : on ne voit rien, on ne s’aperçoit pas de cette pauvreté en France aujourd’hui", déplore-t-elle.

Réécoutez en podcast l’interview de Jacqueline Balsan sur Sud Radio

 

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