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Castorama : négociations de la dernière chance avant délocalisation en Pologne

Par Benjamin Jeanjean

D’ultimes négociations s’ouvrent ce lundi entre le comité d’entreprise de Castorama et Brico Dépôt et la direction du groupe Kingfisher, qui cherche à délocaliser plus de 400 postes en Pologne.

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409. C’est le nombre d’emplois menacés aujourd’hui chez Castorama et Brico Dépôt, essentiellement dans les secteurs de la comptabilité et des ressources humaines. La direction a en effet annoncé un plan de délocalisation en Pologne de ces postes, conséquence de la volonté du groupe britannique Kingfisher, qui a récemment racheté les deux enseignes, d’augmenter son chiffre d’affaires de 600 millions d’euros en trois ans. Avec une baisse de 3% de leur propre chiffre d’affaires l’an dernier, Castorama et Brico Dépôt sont aujourd’hui dans le collimateur de la direction.

Pour Jean-Michel Fruit, délégué syndical central CFTC chez Castorama, cette délocalisation ne servirait qu'à enrichir les actionnaires. "On s’intéresse plus à rapporter un petit peu aux actionnaires (actionnariat, dividendes et Bourse) qu’au facteur humain. Ce sont les salariés qui font tourner l’entreprise. Bien sûr, les directions prennent des décisions pour atteindre les objectifs, mais ce sont quand même les salariés qui travaillent et qui font le chiffre d’affaires. Aujourd’hui, on a préféré se séparer de ces services qui contribuent largement aux bénéfices et aux dividendes de l’actionnaire", déplore-t-il sur Sud Radio.

"Les salariés ont beaucoup de mal à comprendre ce qu’il se passe"

Selon lui, les employés ont aujourd’hui du mal à suivre. "Les salariés sont perdus et se posent beaucoup de questions. Pas seulement ceux qui sont menacés de licenciement, les autres aussi, les vendeurs en magasin, les chefs de rayon… Ils se posent des questions sur l’atteinte des objectifs fixés et se demandent ce que sera l’entreprise demain. Beaucoup de salariés se demandent si tout cela n’est pas fait pour habiller la mariée pour être mieux revendue demain. Ils ont beaucoup de mal à comprendre ce qui se passe, et rien aujourd’hui ne permet de leur redonner confiance", assure-t-il.

Ultime chance pour les salariés menacés : le rapport d’un groupe d'expert mandaté par le comité d'entreprise, qui conteste la délocalisation. Sur le plan juridique, la baisse du chiffre d’affaires ne saurait ainsi justifier une délocalisation immédiate selon le droit français. Sur le plan opérationnel, délocaliser la comptabilité et les ressources humaines entraînerait des dysfonctionnements qui empêcheraient les deux magasins d’améliorer leur performances. Et sur le plan économique, fusionner les deux pôles d’achat permettrait de faire 93% des économies nécessaires selon ce rapport qui sera à coup sûr au centre des discussions ce lundi.

Propos recueillis par Capucine Bouillot

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