Il s’agit principalement ici des petits magasins Carrefour de proximité, des Carrefour City ou encore Contact qui, il n’y a pas si longtemps, étaient en fait des magasins Dia... On en comptait pas moins de 800 quand ils sont tombés dans l’escarcelle du géant français de la distribution en 2014. Le problème, c’est que Dia était connu pour faire partie de la galaxie des hard-discounteurs comme Aldi, Lidl ou encore Leader Price. Or, ce n’est pas du tout le positionnement des Carrefour City ou Contact.
Rien d’étonnant donc à ce que dans le lot des magasins repris et convertis, certains n’aient pas trouvé le chemin de la rentabilité. Ce sont en particulier ceux qui sont installés non loin d’un hyper, ou encore, d’un hard discounter. Même chose pour ceux situés dans des zones économiques fragiles. Malheureusement, le sort de ces magasins est à peu près inéluctable, Carrefour a annoncé qu’aucun repreneur ne s’est manifesté et on comprend aisément pourquoi.
Carrefour n’a toutefois pas fait une mauvaise affaire en reprenant les 800 magasins Dia il y a quatre ans, car le réseau Dia présentait un intérêt majeur : celui d’être très bien implanté au cœur des villes. Or, on le voit avec la bataille de la livraison des courses à domicile qui est en train de s’engager entre Leclerc, Monoprix, Carrefour justement, et bientôt Amazon qui se tient en embuscade, ces petits magasins sont stratégiques : ils peuvent servir de points de relais de proximité pour assurer ces livraisons de courses effectuées 100% en ligne, et permettre de réduire les délais.
L’enjeu, c’est de pouvoir promettre au client une livraison dans les deux heures, voire, pour quelques euros de plus, dans l’heure. Et ça, seul un maillage serré des centre-villes permettra de tenir la promesse. C’est donc un mal pour un bien pour Carrefour. Le souci, c’est que ces fermetures menacent un peu plus de 2000 emplois. Pour l’instant, Carrefour en a reclassé moins d’une centaine en interne.
Réécoutez en podcast l’édito de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio