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"Carrefour ? L'annonce était attendue, mais on ne mesurait pas son ampleur ni sa brutalité"

Par Benjamin Jeanjean

Délégué CFDT Carrefour France, Sylvain Macé était l’invité du 18h Sud Radio ce mardi pour réagir au plan de transformation annoncé ce matin par la direction de Carrefour. Un plan qui devrait notamment se baser sur 2 400 départs volontaires.

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Près de 2400 postes supprimés, et un accent mis sur le bio et le commerce par Internet. Telles sont les grandes lignes du plan de transformation de Carrefour annoncé ce mardi matin par sa direction et son nouveau PDG Alexandre Bompard. Une annonce qui ne surprend pas tellement les salariés dans son fond, mais plutôt dans sa forme. "L'annonce était attendue depuis de nombreux mois, ce qu’on ne mesurait pas c’était son ampleur et sa brutalité. Je me mets à la place des salariés du siège et des hypermarchés qui ont regardé la télé ce matin. Annoncer par voie de presse les restructurations aux salariés concernés, c’est quand même une méthode un peu particulière...", remarque Sylvain Macé, délégué CFDT Carrefour France, au micro de Sud Radio. "On aurait pu préparer ce projet dans la concertation, l’anticiper et commencer à négocier. Nous mettre au pied du mur un beau matin en nous disant que 2400 postes seront supprimés et que d’autres mesures seront prises… En matière de concertation sociale, Carrefour pourrait faire largement mieux. C’est très contestable", ajoute-t-il.

"Les réponses qu’on a sont très insuffisantes et très inquiétantes"

Alors que des magasins Carrefour jugés non rentables passeront en location-gérance, Sylvain Macé s’inquiète des conséquences pour les salariés de cette nouvelle organisation. "Les négociations sont en cours depuis quelques semaines, et ça se passe quand même plutôt mal. Passer en location-gérance consiste à céder à un repreneur des hypermarchés. Or, les salariés vont perdre deux mois de rémunération dans l’histoire. On leur dit : "On vous cède à une société, vous gardez l’enseigne Carrefour mais votre rémunération sera ramenée à la rémunération de la branche". Donc en gros, tous les accords Carrefour qu’on a construits ensemble pendant des années tombent à l’eau, et on a chiffré précisément la perte de rémunération à deux mois de salaire, via les primes et les avantages sociaux. On avait donc demandé à l’entreprise de compenser cette perte et de négocier avec les repreneurs une charte sociale. Pour l’instant, les réponses qu’on a sont très insuffisantes et très inquiétantes", assure-t-il.

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Sur le fond, le syndicaliste ne rejette pas en bloc la nouvelle orientation prise par le géant de la distribution, en difficulté depuis de nombreuses années face à ses concurrents. "Qu’il y ait une nécessité de transformer le groupe, c’est indéniable et on est même plutôt demandeurs. On ne conteste pas les décisions de l’entreprise, on est simplement très inquiets sur l’accompagnement social. Sur le numérique par exemple, il faut certes rattraper le retard pris, mais comment on le fait, et avec qui ? On ne peut pas se contenter de faire des annonces, il faut faire adhérer les salariés, qu’ils participent ! Et ce n’est pas l’annonce de ce matin qui va provoquer l’adhésion des gens...", pointe-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Sylvain Macé dans le 18h Sud Radio

 

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