single.php

9,5% de chômage en France, pas de quoi fanfaronner

Ce jeudi, l'Insee a publié des chiffres relativement encourageants pour le taux de chômage en France, celui-ci s'établissant à 9,5% au second trimestre de 2017, un niveau jamais atteint depuis 2012. Mais l'analyse précise de la situation amène à tempérer l'enthousiasme ambiant.

Agence Pôle Emploi

Officiellement, il y a aujourd’hui 9,5% de la population active au chômage en France. 9,5%, un chiffre dont la portée symbolique est importante puisque c’est le taux de chômage que connaissait notre pays lors de l’arrivée au pouvoir d’un certain François Hollande, il y a 5 ans... Pendant la quasi-totalité de son mandat, malgré ses exhortations et ses promesses, le chômage n’a pas cessé de continuer à grimper, pour ne finalement commencer à refluer qu’en toute fin d’année dernière, et encore, ce reflux doit beaucoup aux emplois aidés - aux centaines de milliers d’emplois aidés devrait-on dire -, des emplois qui ont coûté et coûtent cher, et surtout, qui ont un début et une fin. Mais enfin, ne boudons pas notre plaisir ! Oui, au sens du Bureau International du Travail, il n’y a plus que 9,5% de chômeurs en France.

Le problème, c’est que dans le même temps, dans un pays voisin (pas l’Allemagne trop souvent citée en exemple à tel point qu’elle en devient un repoussoir) qui a choisi de sortir de l’Union européenne voici un an, et à qui l’on a promis l’équivalent des 12 plaies d’Egypte pour avoir osé décider quitter le navire Europe, le taux de chômage au sens du BIT a atteint un seul historique au mois de juin dernier : 4,4%. C’est plus de moitié moins que le chômage français de 9,5%.

Certes, dans certains pays, on a tendance à planquer des chômeurs en les sortant des statistiques, et en effet, en Grande-Bretagne par exemple, le taux de chômage élargi, qui incorpore ceux qui travaillent à temps partiel et ceux qui ont renoncé à trouver un emploi mais n’en demeurent pas moins des actifs, on atteint... 10%. Soit quasiment le taux de chômage officiel français. Le problème, c'est que le taux de chômage élargi, quand on le calcule pour la France, n’est pas du tout reluisant, puisqu’il atteint, lui, 18%... C'est mieux que dans certains pays comme l’Espagne, où le taux de chômage élargi flirte avec les 30%, mais tout de même, quasiment un actif sur 5 qui ne travaille pas, ce n’est pas glorieux car dans le lot, il y a énormément de gens qui voudraient pouvoir travailler, qui auraient besoin de travailler, mais qui y ont parfois définitivement renoncé.

Cas d'école : un homme ou une femme qui a travaillé 15, 20, parfois 30 ans, souvent dans la même entreprise. Celle-ci ferme, et le voila à 45, 50, 55 ans, le bec dans l’eau, avec un métier dont personne n’a plus besoin, en tout cas à proximité du domicile du chômeur. Et comme déménager n’est pas (n'est plus) possible, parce que le conjoint a encore un emploi, parce que l’on est propriétaire, parce que les enfants vont encore à l’école, et surtout, parce que c’est trop coûteux, eh bien on attend un signe du ciel, un coup de chance, ou un emploi aidé.

9,5% de taux de chômage officiel, mais 18% de taux de chômage élargi, il n'y a donc pas de quoi fanfaronner. La bataille de l’emploi est loin, loin d'être terminée.

L'info en continu
15H
14H
13H
12H
11H
10H
09H
Revenir
au direct

À Suivre
/