single.php

200 000 nouveaux emplois, une vieille promesse du patronat

Dans le Journal du Dimanche, plusieurs organisations patronales ont promis la création de 200 000 emplois. On a l'impression d'avoir déjà entendu ça quelque part...

200 000 emplois, c’est la promesse de création d’emplois faite par plusieurs organisations patronales dont le MEDEF dans une tribune publiée hier dans le Journal du Dimanche. Une promesse qui rappelle le million d’emplois promis par le MEDEF pour obtenir de François Hollande le CICE. Un dispositif toujours en vigueur qui est en fait une véritable usine à gaz, et dont l’effet a été bien éloigné de ce qui était escompté.

Le CICE a pour vocation de rendre de la compétitivité aux entreprises en allégeant leurs charges, sauf que le système est vicieux : il intervient avec un an de retard, en octroyant un crédit d’impôt calculé en fonction du poids des salaires dans l’activité de l’entreprise. Pour 2017, il a été fixé à 7 %. Autrement dit, pour 100 000 euros de salaires versés, charges comprises, l’entreprise bénéficie d’un crédit d’impôt de 7 000 euros un an plus tard.

Quatre ans après sa mise en place, le bilan du CICE est plus que mitigé. Il n’a pas créé le million d’emplois prévu, mais tout juste enrayé la hausse du chômage, on n’est même pas certain qu’il soit à l’origine du reflux du nombre de demandeurs d’emplois constaté depuis plusieurs mois qui semble plutôt être la conséquence de l’embellie de l’économie européenne et mondiale..

Malgré cela, on nous refait le coup cette fois en promettant 200 000 emplois, pourvu que le gouvernement accepte de modifier une loi, sauf que, cette fois, la modification demandée et l'objectif des 200 000 emplois sont simples et réalistes.

Les organisations patronales demandent tout simplement de faire exactement le contraire du CICE, mais pour les particuliers. Aujourd'hui, si vous faîtes appel à une femme de ménage, une aide à domicile, une nounou, vous réglez tout de suite son salaire et les charges et, un an plus tard, l'État vous rembourse 50 % des sommes dépensées. Un vieux mécanisme destiné à doper, un brin artificiellement, l'emploi par les particuliers.

Le problème, c'est que, comme le CICE, l'effet d'un tel dispositif ne se ressent qu'avec un an de retard. Si l'on doit augmenter le nombre d'heures d'aide ménagère, de garde d'enfants, il faut faire l'avance de l'intégralité de la dépense, pour ne revoir la moitié de l'argent qu'après 12 à 18 mois. L'idée des organisations patronales qui interpellent le gouvernement, c'est tout simplement de supprimer ce différer de remboursement.

Mais, comme les finances publiques sont dans un sale état, elles ne demandent pas à l'État de rembourser plus vite, mais simplement de créer un mécanisme, en votant une loi permettant aux banques de faire crédit de ces sommes aux particuliers employeurs. Résultat, si vous dépensez 500 euros par mois en aide ménagère, cela ne vous coûtera en fait que 250 euros, la différence étant aussitôt mise à disposition par votre banque, contre de petits intérêts. La banque étant, elle, remboursée l'année suivante par l'État.

Le système est simple. Simplissime même. Encore faut-il le mettre en place. Pour cela, il faudra voter une loi. Malheureusement, c'est bien souvent à ce moment-là que les choses se compliquent.

Écoutez le Journal de l'éco, l'édito de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Été Sud Radio

 

L'info en continu
05H
00H
22H
20H
19H
18H
17H
16H
Revenir
au direct

À Suivre
/