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Christian Estrosi : "Les maires font tout, le Président fait le reste"

Par La Rédaction

Christian Estrosi, maire de Nice et président délégué du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur était l'invité politique de SudRadio vendredi 15 février de Patrick Roger et Cécile de Ménibus à l'occasion d'une matinale spéciale en direct du Carnaval de Nice.

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À la veille de l'ouverture du Carnaval, Patrick Roger interrogeait ce matin le maire de Nice, Christian Estrosi. "C’est un des trois grands carnavals au monde, avec celui de Rio et Venise, précise-t-il. C’est un grand événement culturel et festif, et un grand événement pour notre économie locale, avec 30 millions d'euros de retombées économiques pendant la période. Cette année, nous sommes sur le thème du roi du cinéma, pour le centenaire des studios de la Victorine à Nice, présidé par Costa Gavras et Catherine Deneuve. Nous accueillons 300.000 visiteurs, avec, pour garantir la sécurité de tous, un dispositif élaboré avec le préfet des Alpes-Maritimes et le ministre de l’Intérieur, des portiques, des périmètres de sécurité..."

Il faut dire que la ville a été très durement touchée par les attentats terroristes. "Nice est sans doute la ville la plus traumatisée de France avec Paris, avec la tragédie que nous avons connu le 14 juillet 2016. Aujourd'hui, nous sommes obligés de calculer que chaque événement doit consacrer 20% de son coût d’organisation à des mesures de sécurité."

5 milliards d'euros d'investissements

En une décennie, la ville s'est réveillée économiquement, explique celui qui en est justement le maire depuis dix ans. "Il y a dix ans, quand j’ai été élu, il y avait 8 millions de passagers à l’aéroport de Nice ; il y en a eu 14 millions au 31 décembre dernier. Sur 15.000 hectares, dans la plaine du Var, nous bâtissons la ville nouvelle autour des éco-technologies, où se sont implantés le CEA, Schneider Electric, Cisco, IBM, Veolia…. avec un campus universitaire dédié à l’environnement, à la santé, au smart greed. Tout cela fait que nous marchons sur deux jambes, le tourisme traditionnel et l’industrie, qui représente désormais 40% de l’activité économique." Une coulée verte de 12 hectares a aussi été créée en coeur de ville. "Et nous inaugurons 15 km de lignes de tramway, pour aller de l’aéroport au port en moins de 23 minutes ! Ce sont des investissements considérables, mais avec près d’un milliard d‘investissement public, nous aurons généré près de 4 milliards d’investissements privés."

Mettre les extrêmes en échec

Que pense Christian Estrosi en tant que maire des tensions actuelles entre France et Italie ? "Vous êtes ici à Nice dans la première ville italienne de France, avec 29.000 résidents italiens et 1.500 entreprises italiennes. Je ne veux pas faire d’ingérence dans le débat entre les gouvernements français et italiens, mais nous avons une histoire partagée, dans la ville de Garibaldi, fondateur de l‘esprit républicain sur tous les continents à la fin du 19e siècle. Nous continuerons à vivre fraternellement avec nos amis italiens." Mais il faut aussi régler la question des migrants, notamment mineurs. "Les prendre en charge est notre responsabilité, cela fait partie des règles européennes, rappelle Christian Estrosi. Mais nous devons avoir un politique européenne qui règle ce problème, des réponses politiques à tout cela. Il n'y a pas cette Europe politique, vers l’Asie, l’Afrique, où nous devrons apporter une politique de coopération beaucoup plus forte et fixer des politiques de quotas migratoires communs à l’ensemble de l’Union européenne."

Cela l'amènera-t-il à s'impliquer dans la campagne des élections européennes ? "J’apporterai ma contribution de maire. L’Europe, c’est aussi une Europe des territoires, et à Nice, nous avons obtenu plusieurs centaines de millions d’euros d’aides européennes." Soutiendra-t-il François-Xavier Bellamy ?  "Moi, je suis républicain, adhérent cotisant. En même temps, j’ai des convictions et des valeurs. J’attends de voir les projets. Je serai attentif, mais sachez que je ferai tout ce qu’il faut pour mettre les extrêmes en échec et notamment le Rassemblement national.

Cesser le mouvement des Gilets Jaunes

Concernant les Gilets Jaunes, Christian Estrosi estime qu'il est temps que le mouvement cesse. " Le commerce niçois a souffert. Je remercie les Gilets Jaunes qui ont manifesté pacifiquement, il n'y a pas eu de casse chez nous. Mais il est temps que cela cesse, il y a un débat, et c’est une bonne chose." Et pour le maire de Nice, une fois ce débat achevé, "aux Français de se prononcer, via un Questionnaire à choix multiple, pour arbitrer un certain nombre de sujets qui seront sortis leaders de ce débat." En revanche, pas question de reprocher à Emmanuel Macron de faire campagne au travers de ce Grand débat : "Je trouve extraordinaire que l'on juge que le Président ne va pas assez à la rencontre des territoires et que le jour où il y consacre beaucoup de temps, on se mette à lui reprocher. Je ne serai pas de ceux qui le lui reprochent ! Emmanuel Macron a mis un an et demi à comprendre l’intérêt des élus locaux. Il a compris, aujourd'hui, que c'était d’abord vers les territoires de France, et essentiellement les maires, qu'il fallait se tourner. Comme nous représentons 70% de la dépense publique par rapport à l’Etat, j’ai coutume de dire que les maires font tout et le Président fait le reste. Quand je vois des parlementaires qui veulent nous ramener la taxe carbone, qui se replient sur eux-même sans écouter les territoires, on voit bien qu'il y a un problème de connexion."

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