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Quand peut-on parler d’une addiction au sexe ? La réponse de Brigitte Lahaie

Les addictions sexuelles sont de plus en plus souvent évoquées dans les médias. Et en effet la prolifération des sites pornographiques accessibles gratuitement partout et par tous crée un environnement favorable au développement d’une addiction. Alors quand faut-il s’inquiéter ?

Brigitte Lahaie répond à toutes vos questions
Brigitte Lahaie répond à toutes vos questions

La première addiction est sans aucun doute la masturbation. Cette pratique, qui n’est pas nocive en soi, devient parfois envahissante. Les excès peuvent bien sûr nuire à la vie courante -  si on ne peut s’empêcher de se masturber sur son lieu de travail par exemple - comme à la vie de couple. La sexualité devient souvent très pauvre puisque le sujet préfère se masturber en se connectant à ses fantasmes. Le sexe dans ce cas devient une drogue. Et comme toute drogue, s’en sortir seul est difficile.

Les mécanismes sont toujours les mêmes : au début on visionne un film pornographique de temps en temps, puis un peu plus souvent, jusqu’à se retrouver totalement dépendant de ces images. D’autres seront dépendants aux sites de rencontres ou au tchats coquins… Mais le cheminement reste le même. Ainsi ce qui, au départ, devrait apporter du plaisir et soulager l’angoisse, provoque un vide sidéral et rend l’individu coupable ou honteux. Il se referme, n’ose en parler à personne et cache souvent son addiction à son ou sa partenaire.

Quels sont les signes qui prouvent qu’il s’agit d’une addiction au sexe ?

- Lorsque des idées obsédantes ou des masturbations compulsives sont fréquentes et prennent le pas sur des relations sexuelles partagées.

- Si la fréquentation des bars, des lieux de massages, des librairies érotiques ou des clubs libertins dépassent plus de deux fois par semaine, plusieurs semaines consécutives.

- Si le visionnage de films pornographiques ou d’images « hard » sur internet occupe toutes vos soirées.

- S’il y a une tendance un peu trop forte à l’exhibitionnisme, au voyeurisme ou encore au frotteurisme (c’est-à-dire de tenter de toucher des personnes en faisant croire que c’est accidentel).

- S’il y a des relations avec de nombreux partenaires sans sentiments. Ce comportement poussé à l’extrême traduit lui aussi une addiction sexuelle.

Toutes ces attitudes laissent une sensation de vide après un plaisir fugace. Sensation qui pousse à recommencer le plus vite possible alors que la jouissance obtenue lors d’un rapport sexuel sain devrait apporter au contraire un bien-être et une satisfaction durable.

Comment se libérer d’une addiction ?

Tout d’abord en reconnaissant qu’il y a un comportement excessif. Pour celles ou ceux qui pensent être avec quelqu’un de dépendant au sexe, sachez que tant que le partenaire est dans le déni, il n’y aura guère de solution pour résoudre le problème. Néanmoins, il n’est pas question de juger ou de critiquer. Il est préférable de comprendre tout en restant ferme et en demandant un changement.

L’addiction, quelle qu’elle soit, a des effets néfastes sur la vie professionnelle et familiale. Pourtant, vous pouvez d’abord essayer d’en sortir en vous obligeant à respecter un programme restrictif et en vous accordant d’autres passe-temps agréables. Car la frustration sans compensation ne marche pas. Concernant le cybersexe, effacez tous les fichiers, installez un logiciel qui interdit l’accès aux sites pornographiques et placez l’ordinateur dans un endroit convivial. Si la situation ne s’améliore pas au bout de deux mois, n’hésitez vraiment pas à vous faire aider, comme le ferait un alcoolique ou un fumeur invétéré. Il existe maintenant de plus en plus de spécialistes des addictions sexuelles.

Brigitte Lahaie

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