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"Les attentats en Europe ont incité tout le monde à quitter la culture gentil bisounours"

Par Benjamin Jeanjean

Invité du Grand Matin Sud Radio, Pierre Servent, spécialiste des questions de défense et auteur de l’ouvrage "Les Présidents et la guerre 1958-2017", décrypte les changements qu’Emmanuel Macron souhaite instaurer au plus haut sommet de l’État.

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Après l’attentat de Manchester, Emmanuel Macron a promis la mise en place d’une task force pour lutter contre le terrorisme. Réunissant ce mercredi matin un conseil de défense sur la question, le président devrait mettre sur les rails plusieurs changements. Des changements qui pourraient intervenir alors même que les patrons de la DGSE, de la DGSI et du renseignement de la Douane s’apprêtent tous les trois à quitter leur poste en même temps. Une situation inédite qui n’inquiète pas plus que cela Pierre Servent, spécialiste des questions de défense invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi.

"Emmanuel Macron a une page blanche devant lui"

"C’est vrai qu’il y a ce flottement, mais il n’y a pas de "trou". Il y a un tuilage nécessaire qui se fait entre les rentrants et les sortants. Par ailleurs, aussi bien à l’Élysée qu’à la défense, les cabinets militaires restent en place et ne changent pas avec les majorités. Le chef d’état-major particulier du président de la République, l’amiral Rogel, était là du temps de François Hollande. Il y a donc une continuité dans ce domaine, même si le président de la République va devoir se choisir une nouvelle équipe. Ce n’est peut-être pas mal par rapport à son projet de renforcement et de coordination du renseignement pour lutter contre l’esprit de chapelle. Il a une page blanche devant lui en termes de personnes, ça peut aider à ce changement", a-t-il indiqué.

"La France est une monarchie, il est donc normal que le roi s’implique"

Alors que certains observateurs pointent le risque de voir l’Élysée prendre le dessus sur les militaires, Pierre Servent n’y voit pas vraiment de problème. "Ce n’est pas un risque. La France est une monarchie, il est donc normal que le roi s’implique sur ces questions et c’est la meilleure façon de casser les frontières des chapelles. Emmanuel Macron veut renforcer les structures de partage d’informations autour du président. Cela existait avant, Nicolas Sarkozy l’avait introduit. Certains se demandaient si on allait créer une sorte de Conseil à la sécurité nationale comme les Américains, mais à l’époque les différents services de renseignement avaient déjà dit qu’ils voulaient seulement un coordinateur qui n’aurait pas la force de briser les murs entre les différents services pour les forcer à travailler ensemble. Ça, ça va être mis en place", a-t-il déclaré.

"Depuis 2015, de grands progrès ont été faits en Europe"

Reste à gérer également l’épineux volet de la coordination européenne. Là encore, Pierre Servent se veut plutôt optimiste. "Depuis 2015, de grands progrès ont été faits, notamment avec la création d’un fichier informatique partagé entre les différents pays européens pour ce qui est des fichés S (qui ont d’autre noms chez nos voisins). Les récents attentats en Europe (Suède, Danemark, Allemagne, Belgique…) ont dopé tout le monde pour quitter la culture "gentil bisounours" qui existait depuis très longtemps en Europe", s’est-il félicité.

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