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Clio Leonard (Le Refuge) : "On s’occupe de jeunes rejetés par leur famille"

Par Mathieu D'Hondt

En cette journée mondiale de lutte contre l'homophobie, Clio Leonard, déléguée nationale de l'association Le Refuge qui accueille des jeunes homosexuels ou transgenres en détresse, était l'invitée de Dimitri Pavlenko dans le Grand matin Sud Radio.

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Aujourd’hui mercredi 17 mai, c’est la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Pilier de ce combat, l'association Le Refuge offre un abris à tous les jeunes homosexuels ou transgenres rejetés par leur famille en raison de leur orientation sexuelle. Clio Leonard, déléguée nationale de l'association, nous en dit plus.

Bonjour Clio Leonard, l’association SOS Homophobie révèle que les signalements sont en hausse de 20 %, c’est beaucoup ?

Oui c’est beaucoup, après cela veut dire aussi que les gens osent dénoncer ce qu’il se passe et ça c’est vraiment important de le signaler.

Quels sont ces signalements ?

On signale des propos homophobes ou transphobes que subissent les personnes au quotidien, des actes aussi.

Pourtant personne ne se revendique homophobe...

Parfois certaines personnes le revendiquent mais c’est rare en effet. Il y a aussi l’homophobie cachée qui ne se dit pas et qui se traduit par des gestes et des paroles.

Vous travaillez pour l’association Le Refuge qui, comme son nom l’indique, accueille tous ces jeunes se retrouvant à la rue, rejetés par leur famille parce qu’ils sont gays ou lesbiennes. C’est vraiment la cause principale ?

Tout à fait, on s’occupe de jeunes qui ont entre 18 et 25 ans et qui sont rejetés par leur famille parce qu’ils sont homosexuels, lesbiens, bisexuels, ou transgenres. Soit ils sont jetés à la rue, soit ils préfèrent s’en aller parce qu'ils subissent trop de pressions de la part de leur famille.

Combien sont-ils aujourd’hui, ces jeunes que vous accueillez ?

Sur Paris, on héberge 20 jeunes et on accompagne, au niveau national, 80 jeunes. Nous avons 80 places d’hébergement en tout.

Quelles sont les familles qui rejettent leurs enfants, y a-t-il un profil type ?

Il y a tout type de famille, de toutes religions et de tous les milieux sociaux. Ville comme campagne, on reçoit des appels tous les jours et ça vient de partout en France.

Ces jeunes ont des histoires terribles...

Oui, c’est assez difficile ! Il y a des jeunes qui ne peuvent plus manger avec leur famille, parfois on ne mélange plus le linge par peur d’être "contaminé"... On est quand même en 2017…

Avant d’arriver au refuge, certains ont-ils déjà passé du temps dans la rue ?

On constate quand même qu’il y a une longue période d’errance, parce que ces jeunes vont d’abord faire appel à leurs amis, puis aux amis d’amis et des connaissances. Parfois ils tombent dans la prostitution et finissent à la rue.

Certains font des allers-retour, vous les revoyez, certains s’en sortent on imagine et on l’espère même, vous confirmez ?

Oui heureusement, il y en a qui s’en sorte. On va dire que le séjour moyen au Refuge va être à peu près d’un an. Des jeunes vont faire le choix de revenir nous voir régulièrement et d’autres vont préférer tourner la page car c’est un épisode douloureux pour eux. Certains reviennent nous donner un coup de main et c’est top.

Le Refuge est à Paris mais vous avez des antennes ailleurs en France ?

Oui, Toulouse, Montpellier, Marseille, Lille, La Réunion et la Corse.

Comment peut-on lutter concrètement contre l’homophobie en France ?

Il y a l’éducation, notamment à l’école. L'association intervient par exemple au sein des écoles (collèges et lycées) pour expliquer ce qu’est l’homosexualité et l’homophobie.

Les politiques ont-ils un rôle à jouer ?

Bien sûr, ils sont censés faire en sorte que ce ne soit pas tolérable.

>> Écoutez l'intégralité du podcast de l'interview

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