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Pascale Boistard : "Je ne veux pas être dans l'opposition stérile et stupide"

Par Benjamin Rieth

Pascale Boistard, candidate PS à l’élection législative dans la Somme, et ancienne secrétaire d'Etat chargée des personnes âgées et de l'autonomie, était l’invitée lundi matin de Territoires d’infos sur Sud Radio et Public Sénat. 
 

Au lendemain de l’investiture d’Emmanuel Macron, Pascale Boistard, secrétaire d’État chargée des personnes âgées et de l’autonomie, vit ses dernières heures dans le gouvernement avant de se lancer dans les élections législatives dans la Somme. Hier, comme tout le monde, elle a assisté à l’investiture du nouveau président, "un moment très important" "plutôt réussi". Mais Pascale Boistard reste méfiante quant à la façon de gouverner d’Emmanuel Macron. "Je souhaite que le pays réussisse donc je souhaite qu’il y ait des réformes qui réussissent" mais "entamer d’emblée son quinquennat en demandant un vote au Parlement pour pouvoir faire des ordonnances, pour pouvoir modifier le code du travail, je considère que ce n’est pas une bonne méthode".

"Je suis vigilante"

La future ex-secrétaire d’État réclame "du dialogue, surtout après ce qu’il s’est passé avec la loi travail". Membre du gouvernement au moment de son adoption, elle dit avoir défendu cette loi "par loyauté" mais affirme avoir montré son désaccord sur certains points "lors de réunions". "Vous ne faites pas une modification du code du travail sans les partenaires sociaux. Il a fallu déclencher le dialogue pour avoir un accord avec un syndicat et quelques autres organisations", rappelle Pascale Boistard en forme d’avertissement à Emmanuel Macron.

Pour autant, pas question pour la secrétaire d’État d’être dans une une opposition systématique si elle est élue députée à l’Assemblée nationale."Je ne veux pas être dans un groupe majorité présidentielle car je ne veux pas dire d’emblée je voterai tout comme ça. Mais je ne veux pas non plus être dans une configuration où je voterai contre parce que c’est eux qui le présentent", explique Pascale Boistard. "Je suis vigilante, mais je ne veux pas être dans le sectarisme, une opposition stérile et stupide", ajoute la candidate aux législatives dans la Somme qui va regarder avec intérêt la personnalité choisie pour devenir Premier ministre. "La démonstration qui doit être faite aujourd’hui, c’est que la droite et la gauche, c’est la même chose", déplore-t-elle regrettant notamment le possible choix d’Édouard Philippe, actuel député-maire du Havre. "Je n’ai rien contre lui, mais je sais ce qu’il a voté et ce qu’il n’a pas voté".

Pascale Boistard veut faire barrage aux "populistes" dans sa circonscription de la Somme

Pascale Boistard ne manque pas aussi de rappeler l’élection particulière d’Emmanuel Macron qui a profité d’un front républicain face à Marine Le Pen. "N’oubliez jamais le nombre de voix de Marine Le Pen au deuxième tour, le taux d’abstention record dans cette situation, et les bulletins blancs et nuls. Je pense qu’il faut avoir ça en tête avant d’être trop péremptoire et avoir un peu d’humilité dans cette situation extrêmement complexe".

Un message qu’elle entend bien rappeler à l’Assemblée après les prochaines élections législatives en juin 2017 si elle est élue. La future-ex secrétaire d’État est candidate PS dans la Somme face à d’autres figures médiatiques comme François Ruffin et Franck de Lapersonne, deux candidats "populistes" selon elle, "qui travaillent sur la misère qui s’est installée depuis une vingtaine d’années dans ce territoire pour en faire des voix". "On achète des voix avec des frites, des saucisses, des concerts. C’est ça la politique en ce moment sur cette circonscription", attaque la candidate PS qui reproche également à François Ruffin "d’avoir du mal à faire la différence entre le Front national et le reste".

À quelques heures de quitter son poste de secrétaire d’État, Pascale Boistard a aussi dressé le bilan de son action au gouvernement. Si elle regrette de ne pas avoir eu "assez de temps", elle se félicite d’avoir pu mettre en œuvre une loi reconnaissant "pour la première fois" les aidants. Elle souhaite maintenant que le futur gouvernement "aille plus loin" et travaille sur "un statut d’aide domicile et sur la rémunération des aides à domiciles". Plus généralement, Pascale Boistard voit dans le quinquennat de François Hollande un bilan sous-estimé, gâché par les méthodes employées, alors qu’il y a eu "de très nombreuses avancées, notamment sociales".

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