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Un procureur spécial nommé pour enquêter sur Trump et la Russie

Par Benjamin Rieth avec AFP

Le ministère de la Justice des États-Unis a nommé, mercredi, un procureur spécial pour continuer à enquêter sur l’éventuelle collusion entre les proches de Donald Trump et la Russie. Un revers pour le Maison-Blanche.

Donald Trump est "impatient" que l'enquête se termine

Sa nomination était réclamée depuis le limogeage du directeur du FBI, James Comey. Le ministère de la Justice a nommé mercredi le procureur spécial Robert Mueller, ancien directeur du FBI de 2001 à 2013, et bénéficiant d’un large crédit auprès de la classe politique américaine. Cette nomination vise à isoler les investigations du pouvoir politique en réduisant au minimum la supervision de ce ministère, qui exerce la tutelle du FBI et donc sur les agents qui enquêtent depuis l'été dernier dans cette affaire mêlant politique et espionnage.

Le président des États-Unis Donald Trump, qui se plaignait encore le matin d'être maltraité par les médias, a réagi sèchement par voie de communiqué, sans mentionner le nom du procureur spécial. "Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises, une enquête complète confirmera ce que nous savons déjà : il n'y a eu aucune collusion entre mon équipe de campagne et une entité étrangère", a-t-il déclaré, ajoutant: "Je suis impatient que cette affaire se conclue rapidement".

Un choix salué par les Démocrates et les Républicains

Concrètement, Robert Mueller devient le chef de l'enquête et sera beaucoup plus indépendant qu'un procureur normal ou que le patron du FBI. Il ne peut être démis que pour faute. Son périmètre d'investigations inclut "tout lien et/ou coordination entre le gouvernement russe et des individus associés à la campagne du président Donald Trump", mais aussi "tout sujet" découlant de ces investigations, ce qui lui donne de facto les coudées franches. C'est un magistrat équipé de pouvoirs similaires, Kenneth Starr, qui avait failli faire tomber le président Bill Clinton dans l'affaire Whitewater, devenue affaire Monica Lewinsky, dans les années 1990.

La nomination représente un revers et une surprise pour la Maison Blanche, pour qui l'enquête actuelle se suffisait à elle-même. À l’inverse, dans un consensus rare, élus républicains et démocrates ont applaudi la nomination de Robert Mueller. "Bob était un bon procureur fédéral, un grand directeur du FBI et on ne pourrait pas trouver de meilleure personne pour assumer cette fonction", a déclaré la sénatrice démocrate Dianne Feinstein. "Mueller est un superbe choix. Un CV impeccable. Il sera largement accepté", a tweeté l'élu républicain Jason Chaffetz. "Un choix excellent", a abondé la sénatrice républicaine Susan Collins.

L'opposition réclamait unanimement la nomination d'un procureur spécial depuis le limogeage soudain du directeur du FBI James Comey, le 9 mai, soupçonnant une tentative d'entrave à la justice. Depuis cette éviction brutale, la presse a rapporté que Donald Trump aurait fait pression sur James Comey pour qu'il classe le volet de l'enquête concernant Michael Flynn, son éphémère conseiller à la sécurité nationale soupçonné de jeux troubles avec les Russes. Le policier aurait refusé, mais consigné cette conversation dans des notes qui ont commencé à fuiter dans les médias. 

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