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L’enseigne à bas prix Tati en cessation de paiement

Par Benjamin Rieth avec AFP

L'enseigne à bas prix Tati a été déclarée vendredi en cessation de paiement, ouvrant la voie à une procédure de redressement judiciaire

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Tati, la marque à bas prix, de nouveau au tribunal. "J'ai déclaré hier la cessation de paiement des sociétés du pôle Agora qui comprend la marque Tati", a déclaré à l'AFP Michel Resseguier, le dirigeant d'Agora Distribution, qui regroupe Tati et les autres enseignes à bas prix du groupe Eram. Cette déclaration ouvre, de fait, la voie à un très probable redressement judiciaire, dix ans à peine après avoir été repris par Eram. "La direction de Tati nous a annoncé hier (vendredi), lors d'une réunion extraordinaire, avoir déposé un dossier de redressement judiciaire devant le tribunal de commerce, alors que six repreneurs sont officiellement intéressés par le rachat des magasins", s'est étonnée Nicole Coger, déléguée syndicale CGT, premier syndicat de l'enseigne.

1 700 emplois et 130 magasins

"Il y a un mois pourtant, le groupe Eram affirmait que Tati n'avait plus aucune dette. Aujourd'hui, il dit que 6 millions d'euros de dettes ont été cumulés en trois mois. Résultat de la manœuvre, le groupe Eram pourrait faire payer sa dette et le plan de licenciements par les contribuables", a-t-elle déploré, craignant pour la survie de "plus de 700 emplois". Un chiffre qui colle avec l'espoir de la direction de sauver plus de 1 000 emplois.

Depuis plusieurs années, Tati, qui emploie plus de 1 700 personnes et exploite 130 magasins, est en difficulté. La marque a d’ailleurs été mise en vente en février dernier par son propriétaire. La direction du groupe a reçu une demi-douzaine de marques d'intérêts pour la reprise de Tati, parmi lesquelles une offre ferme du dirigeant-fondateur de Gifi, spécialisé dans la décoration à petit prix, Philippe Ginestet.
    
Le PDG du pôle Agora, dont Tati et ses magasins du quartier parisien de Barbès constituent le fleuron, explique avoir choisi de passer devant le tribunal de commerce en raison du profil des offres reçues. "Nous avons reçu sept offres de bonne qualité, mais toutes comportaient des conditions suspensives. Compte tenu des caractéristiques de la plupart de ces offres, il m'a semblé que le meilleur moyen pour leur permettre de prospérer et d'aboutir, c'était de passer par une procédure de prépack-cession", a déclaré Michel Resseguier, confirmant des informations du journal Le Monde.

Première audience mardi à Bobigny

Ce processus de cession judiciaire accélérée permet au tribunal de se prononcer dans des délais assez courts. Car l'objectif déclaré de la direction est "d'arriver à faire aboutir les cessions vers la mi-juin", selon le PDG. "J'aurais préféré une reprise des titres: dans ce cas-là, vous reprenez tout. Je n'ai reçu qu'une offre sur les sept en ce sens et elle est assortie de conditions suspensives tellement dures, tellement exigeantes, qu'elle a très peu de chances d'aboutir", a-t-il expliqué pour justifier sa décision.

La première audience devant le tribunal de commerce de Bobigny est prévue mardi après-midi, a indiqué Michel Resseguier, alors que les salariés ont prévu de se mobiliser pour des actions dans les tout prochains jours, selon la CGT. L'ensemble des élus syndicaux a d’ailleurs refusé de voter la mise en redressement judiciaire comme demandé par la direction. "Cela va trop vite", a jugé Nicole Coger. Son syndicat demande l'ouverture immédiate de négociations avec le groupe Eram.

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