C’est l’une des mesures phares du projet de Marine Le Pen et du Front national pour la France. Sortir de la zone euro et du carcan de la BCE pour retrouver une souveraineté monétaire perdue, selon le parti frontiste, au profit des instances européennes. Mais ces derniers jours, une certaine confusion s’est installée dans les esprits suite à certains propos contradictoires des cadres du Front national vis-à-vis de l’application de ce projet et de son timing. Maintien de l’euro, retour au franc, instauration d’un nouveau franc, cohabitation entre le franc et l’euro… Plusieurs hypothèses ont été évoquées dont celle, donc, d’une "double monnaie".
La double circulation, une menace pour la "confiance dans la monnaie"
Mais ce projet apparaît bien trop risqué aux yeux de, gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui s’est exprimé sur le sujet lors d’une conférence à la Banque de France. "On entend notamment avancer certaines hypothèses de double monnaie avec le retour à une monnaie nationale en parallèle d'une monnaie européenne. Je me dois de dire que de telles hypothèses mettraient en danger la confiance dans la monnaie", a-t-il averti.
"Cela n’existe dans aucun pays avancé"
Après avoir d'abord rappelé l'indépendance de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a assuré qu’une double circulation de monnaies se ferait au détriment de la devise nationale. "Cette double circulation n'existe dans aucun pays avancé. Ailleurs, là où il y a, ou bien là où il y a eu, deux monnaies qui circulent et avec lesquelles on peut payer, l'une inspire moins confiance que l'autre. En général, c'est la monnaie nationale qui en souffre, la seule qui soit accessible aux ménages et notamment aux plus modestes ainsi qu'aux PME", a-t-il expliqué, insistant sur le risque que la monnaie nationale perde rapidement de sa valeur "avec des prix qui augmentent beaucoup trop et un impact négatif sur le pouvoir d'achat".
#Villeroy «Certaines hypothèses de double monnaie - nationale et européenne - mettraient en danger la confiance dans la monnaie»
— Banque de France (@banquedefrance) 4 mai 2017