Les petites mottes de beurre sont se sont faites plus rares ces derniers dans les étals des supermarchés. Une pénurie qui a plusieurs origines selon Dominique Chargé, président de la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières) et invité du journal de 18h sur Sud Radio ce mardi. "C’est d’abord la faute à une situation de marché très particulière, puisque la demande en beurre a beaucoup augmenté ces dernières années. Le beurre est devenu un aliment très demandé par les ménages, et la demande sur le marché international a augmenté. Nos fabrications de fromage consomment aussi beaucoup de matières grasses, ce qui limite les disponibilités pour faire du beurre", explique-t-il d’emblée.
Mais la situation trouve aussi des origines purement française. "Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est la particularité du fonctionnement – ou plutôt du dysfonctionnement – de la filière française. Les relations entre distributeurs et fournisseurs ne permettent pas d’obtenir des prix à la hauteur de ce que les producteurs attendent et qui permettraient notamment au prix du lait de pouvoir remonter davantage", analyse-t-il.
"La production devrait remonter d’ici cet hiver"
Selon le dirigeant, la production de beurre en France ne peut plus aujourd’hui satisfaire la demande intérieure. "Les Chinois n’ont pas volé notre beurre. La demande internationale, et notamment asiatique et chinoise en particulier, s’accroît, mais nous avons en règle générale les moyens de la servir. Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est que la France n’est pas auto-suffisante en production de beurre. Le marché ne permet pas à la France de trouver la ressource qui lui permettrait de compléter son marché. C’est pour cela que notre marché du beurre est particulièrement exposé à une situation de tension en France, et notamment dans la grande distribution", assure-t-il.
"Ce qui crée la situation de tension, c’est bien sûr parce que la demande a augmenté, mais aussi parce que la production a diminué entre l’été 2016 et l’été 2017. Normalement, les disponibilités fourragères sont meilleures dans les exploitations, le prix du lait a remonté de 10% sur la première moitié de l’année 2017, et la production devrait remonter au cours de cette fin de l’automne et de l’hiver prochain", ajoute-t-il enfin dans une note d’optimisme.
Réécoutez en podcast l’interview de Dominique Chargé sur Sud Radio