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Fabien Pelous : "une équipe taillée pour le Top 14"

Par Mathilde Régis

Ce soir sur Sud Radio Sports, Judith Soula présentait une émission spéciale Stade Toulousain en direct du stade Ernest Wallon. Parmi les invités, Fabien Pelous, directeur sportif du club, a répondu aux interrogations sur les actualités du club et de ses joueurs sélectionnés en équipe de France. Entretien.

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Sud Radio Sports : Un mot sur cette campagne européenne, le stade toulousain est éliminé en phase de poule pour la deuxième année consécutive, comment vous avez analysé cet échec, vous qui êtes quadruple champion en Europe ? Fabien Pelous : Je pense qu'on a une équipe taillée pour le Top 14 dans la mesure ou ça reste un championnat de conquête de balle. Peut-être que pour la coupe d'Europe, qui est plus un championnat d'utilisation de la balle, on est un peu moins à l'aise. Le premier match s'est passé dans les conditions que vous connaissez, le lendemain des attentats à Paris. C'était plus difficile de se projeter pour ce match-là dans du combat parce qu'on pensait à des choses plus dramatiques sur le moment. Ça ne nous a pas mis sous les meilleurs hospices pour attaquer cette coupe d'Europe. Et on est tombé avec Ulster contre une équipe qui nous a surpris dans sa vitesse de jeu. On n’a pas su trouver les clés. À partir du moment où on avait perdu ces deux matchs, c'était compliqué de se remotiver. L'équipe a tourné un peu pour se préparer pour les échéances futures, notamment pour ce premier match de Top 14 contre Pau. Quand on entend que le stade toulousain est un club quelconque en coupe d'Europe, ça fait mal quand même ? C'est passager, j'en suis persuadé. Mais la pilule est un peu dure à avaler sur ce début de saison. Mais on prouve dans le top 14 qu'on est quand même une équipe de valeur. Si on a manqué notre campagne européenne, on n’a pas manqué notre début de saison dans son ensemble.En Top 14 tout va bien , vous êtes co-leader avec le Racing 92. Tout le monde vante le jeu toulousain, aujourd'hui ça y est, Toulouse a retrouvé son jeu ? Je ne crois pas qu'il l'avait perdu, mais c'était peut-être de façon un peu plus sporadique. Le mérite revient a Ugo Mola d'avoir su insuffler cet état d'esprit. Quand il y a un changement d'entraineur, c'est vrai que les joueurs sont généralement un peu plus impliqués, ils veulent prouver qu'ils sont là ou les nouveaux joueurs veulent montrer leurs têtes. C’est une bonne occasion pour remotiver tout le monde. Je crois qu'Ugo a su surfer sur ça pour cet état d'esprit, à la fois de jeu spectaculaire, mais aussi d'efficacité. Sur l'aspect spectaculaire, je crois qu'on est dans les clous, sur l'efficacité, je crois qu'on manque encore un peu de performance là pour pouvoir asseoir une domination sur ce top 14. Les quinze jours de trêves, ça ne va pas un peu vous stopper dans la lancée ?La trêve était prévue et on va la faire. Il y a quand même ce match contre les Sharks d'Afrique du Sud et on ne va pas le prendre à la légère. Pour la première fois avec le staff, vous êtes confronté à plusieurs joueurs qui vont s'entrainer pour l'équipe de France ? Là aussi on était prévenu, je crois qu'il faut se réjouir. C'est une politique du club de faire jouer des Français. C'est un revers de la médaille, mais qui est assumé. Il nous paraît normal de former des joueurs et de les amener au plus haut niveau, et le plus haut niveau c'est l'équipe de France.Les jeunes sont prêts pour le haut-niveau ? Sur le Top 14, on peut considérer qu'ils font partie des tout meilleurs même en comparant avec les étrangers qui vont aussi jouer le tournoi des VI Nations. Franchement, ils ont la capacité de jouer d'or et déjà en équipe de France, mais ensuite le plus dure c'est d'y rester et de renouveler les performances. Il n'y a plus de coupures là, ils vont être obligés chaque week-end d'être bons et de se montrer sous les meilleurs hospices. Mais j'ai assez peu de réserve parce que les sept joueurs toulousains sélectionnés peuvent à la fois assumer l'intensité physique et le jeu prôné par le staff de l'équipe de France qui ressemblent un peu à ce qu'il se fait ici. Je ne pense pas qu'ils seront perdus sur le terrain et c'est déjà une bonne chose pour l'équipe de France. Pour le stade toulousain, c'est quoi le plus dur pour gérer l'effectif, anticiper la fatigue ? On va gérer l'effectif de façon intelligente. Le nombre va faire en sorte qu'on devra donner des vacances, peut être pas pour tous les internationaux au même moment. Certains vont faire un effort supplémentaire et d'autres pourront peut-être se reposer sur un match ciblé. On attend de voir l'état dans lequel ils vont revenir. Comment vont se passer les matchs et s'ils vont être sollicité sur l'ensemble du tournoi. Il y a plein d'interrogation. On fera un peu au jour le jour et surtout à la carte par rapport au niveau de fatigue des uns et des autres. Prochain match du stade toulousain, c'est donc jeudi prochain contre l'équipe sud-africaine des Sharks, c'est aussi l'occasion de lancer des jeunes ? L'équipe sera un petit peu renouvelée dû à l'absence des 7 internationaux. Pour les jeunes, c'est un test à balles réelles avec une équipe d'adultes en face. C'est une façon de voir de jeunes joueurs évoluer à ce niveau-là. Vous verrez aussi de nouvelles têtes que vous avez peut-être un peu vu en début de saison durant la Coupe du Monde. Ce match a une valeur de test sportif. Au stade en ce moment, les joueurs non-internationaux ne jouent pas de façon excessive. Ce genre de rendez-vous est un moment important pour le club. On met un enjeu sur la qualité de jeu, la qualité du spectacle et la qualité d'investissement des joueurs.Le stade toulousain va vivre une période délicate avec le début des VI nations. Les équipes qui gagnent sont celles qui produisent du jeu et tiennent le ballon. Avec l'arrivée de Guy Novès à la tête du staff de l'équipe de France, vous voyez plutôt quoi comme jeu ? Cela va tendre vers le jeu offensif, le fait de tenir le ballon et de produire un jeu de passe va être le leitmotiv de l'équipe de France. On espère beaucoup de cette équipe. On espère qu'elle ressemble au rugby français, qu'elle donne de l'émotion. Mais je n'ai aucun doute là dessus.Il faut installer une charnière en équipe de France ? Pour les Anglais ça n'a pas forcément réussi alors que pour les Blacks oui. Il n'y a pas de solution absolue. Changer trop souvent n'est pas une garantie de produire tout le temps le même jeu. Cette charnière, ce sont quand même les directeurs de jeu et ils connotent souvent les équipes. Mais si on n’a pas trouvé de stabilité, c'est peut-être qu'on n’a pas de joueurs qui donnent ces garanties de jouer tout le temps le même jeu. Et puis de temps en temps, on a aussi affaire à des blessures. Par rapport aux quatre dernières années, en plus de ces coups de malchances avec les blessures, il n'y a pas eu de volonté vraiment délibérée de maintenir deux joueurs. C'est vrai qu'on s'est retrouvé à la dernière coupe du monde avec une charnière pas forcément en place.C'est une révolution dans le fonctionnement du XV, la rémunération des internationaux ne sera plus aux convocations et aux sélections, mais au mérite. Qu'en pensez-vous ? Il y a toujours eu une part de mérite, pour moi c'est plus un effet d'annonce qu'autre chose. Mais c'est bien de valoriser les résultats par l'aspect financier aussi. Ça marche aussi comme ça, on est dans le rugby professionnel et il faut l'assumer. Mais je pense que ce n'est pas non plus une grande révolution.

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