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Autopsie de la petite finale

Par Arnaud Rey

L'Afrique du Sud a dominé l'Argentine lors du match pour la troisième place (24-13). Malgré tout, il faut souligner l'énorme envie, la rage argentine qui a tout essayer pour faire basculer la rencontre, en vain. Autopsie de cette petite finale.

Pris dans la tenaille sud-africaine, les Argentins ont essayé mais n'ont jamais réussi à franchir le mur vert.

© PAUL ELLIS / AFP
Pris dans la tenaille sud-africaine, les Argentins ont essayé mais n'ont jamais réussi à franchir le mur vert.

Les bruits de couloirs

Heyneke Meyer, sélectionneur de l'Afrique du Sud : Si vous revoyez vos objectifs à la baisse, alors vous pouvez vous satisfaire d’une troisième place. Mais si elle est un objectif réel, c’est que vous n’avez rien à faire à la tête de l’équipe d’Afrique du Sud. Je dis toujours à mes joueurs que je prends des joueurs de caractère. C’est sous la pression qu’ils doivent se sublimer. Je suis entraîneur pour enrichir ma vie et celle des autres, j’adore ce que je fais et je n’ai pas l’intention d’arrêter. Victor Matfield, capitaine et deuxième-ligne de l'Afrique du Sud : Après la semaine dernière, j’étais dans ma chambre et je me suis demandé si j’avais bien fait de revenir. Mais après ce soir et les sept semaines passées chez les Springboks, je sais que ça valait le coup.Je suis tellement soulagé qu'on ait gagné. Ces types représentent toute une partie de ma vie. On va retourner à l'hôtel et prendre une bière. J'ai eu une carrière fantastique. Je suis juste heureux qu'on ait gagné ce soir. J'aurais adoré jouer la finale demain mais ça n'a pas été possible malheureusement. On savait que ce serait difficile. On a beaucoup de respect pour l'Argentine. C'est une belle victoire. C'est toujours mieux de finir troisième que quatrième. Schalk Burger, troisième-ligne de l'Afrique du Sud : Dans l’idéal, j’aurais adoré rester sur le terrain mais il fallait que je sorte. Mais à mon retour, la réaction de la foule a été excellente ! J’ai eu une belle et longue carrière internationale et maintenant j’ai plutôt envie de me poser avec mes amis et boire une bière. Appelons ça un congé sabbatique. Je vais donc me reposer avant d’aller jouer au Japon en club (pour Suntory). Je vais y aller doucement mais je suis à 99 % sûr de mon choix.Bryan Habana, ailier de l'Afrique du Sud : Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Les occasions étaient là mais parfois, le destin s’en mêle. J’ai beaucoup de respect pour Jonah (Lomu) et c’est peut-être aussi bien que son record reste en place encore un peu plus longtemps. Drew Mitchell aura peut-être la chance de marquer deux essais demain et de battre le record. J’ai tout tenté, mais ce n’était tout simplement pas mon jour.Je ne serai plus là en 2019. Maintenant, je vais prendre quelques vacances et voir où j’en suis. Je me sens toujours très bien. J’ai des engagements à tenir en club dans deux semaines, je vais retourner à Toulon et y travailler dur. Je suis très fier des 12 dernières années, des hauts et des bas, ç’a été une aventure incroyable. Je ne sais pas si c’est encore la fin. Il y a beaucoup de choses à vivre avec le rugby sud-africain. J’ai assez de temps pour me reposer et évaluer la situation. Évaluer où j’en suis en tant que personne et en tant que joueur, et puis peut-être que je me fixerai de nouveaux objectifs pour les années à venir. Daniel Hourcade, sélectionneur de l'Argentine : C’est un énorme accomplissement. On est très heureux de nos résultats dans cette Coupe du Monde. On a fait de très bons matches. Dès le début, on s’était fixé des objectifs à court et à long terme, celui à long terme étant 2019. On voulait poser les bases pour le futur. Le fait d'avoir atteint le dernier carré est exceptionnel. On a opté pour un jeu d’attaque qu’on avait beaucoup travaillé. On n’a jamais perdu ça de vue et dans cette Coupe du Monde, ça a porté ses fruits. La porte est entrouverte, j’espère maintenant qu’on va l’ouvrir en grand. Nicolas Sanchez, capitaine et ouvreur de l'Argentine : Je ne crois pas qu’on ait fait un bon match aujourd’hui. On aurait pu jouer beaucoup mieux que ça. On pourrait trouver un million d’excuses, mais regardons la réalité en face : on a mal joué. Mais ce qui est bien dans cette équipe, c’est que tout le monde joue pour l’équipe, pas pour sa tête. On a des joueurs qui ont à peine vu la couleur du terrain, et pourtant ce sont eux qui se sont entraînés le plus dur. C’est ce qui nous a permis de réaliser ce parcours.

Les stats

Possession / Occupation : 65% pour l'Argentine / 63% pour l'Argentine. Pénalités concédées : 10 pour l'Afrique du Sud / 15 pour l'Argentine.Mètres parcourus avec la balle : 564m pour l'Argentine / 405m pour l'Afrique du Sud.Percées : 7 pour chaque équipe.Plaquages réalisés : 180 pour les Springboks / 100 pour les Pumas.Ballons récupérés : 14 par l'Afrique du Sud / 4 pour l'Argentine.

L'image

Le fou rire d'Eben Etzebeth en pleine échauffourée.

© FRANCK FIFE / AFP
Le fou rire d'Eben Etzebeth en pleine échauffourée.

Presque à l'heure de jeu, les esprits se sont échauffés entre les Pumas et les Springboks. Au centre de la querelle, le deuxième-ligne monstrueux de l'Afrique du Sud Eben Etzebeth. Notre consultant Aubin Hueber a parfaitement décrit la scène. "Il est mort de rire Etzebeth ! Il me fait penser à Bakkies Botha. Un clin d'oeil, un bisou et c'est bon". Un large sourire sur les lèvres, le visage rieur, l'ironie poussée à l'extrême est vraiment une spécialité sud-africaine.

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